Un marathon symbole
Un temps menacé d’annulation pour raisons de sécurité, le 9e marathon Nice-Cannes réunira bien 14 000 participants demain. Un signal fort pour aider la Côte d’Azur à repartir de l’avant
Courir. Courir malgré tout. Courir plus que jamais. Courir à perdre haleine, en songeant à ceux qui ont perdu la vie. C’est bien plus qu’un marathon ques’apprêtent à courir 14 000 sportifs, entreNice et Cannes, en ce 13 novembre chargé de symboles. Car le 9e marathon des Alpes-Maritimes est un miraculé. Unrescapé qui a frôlé l’annulation, pour raisons évidentes de sécurité, quatre mois après l’attentat sur la promenade des Anglais. Courir, quitteàemprunter des routes différentes. Pour obtenir le feu vert de l’État, Azur sport organisation (ASO) a dû batailler et changer le lieu de départ, préférant l’AllianzRivieraàune Prom’ qui pleure toujours ses 86 morts. Ses « anges » pour lesquels vont courir des centaines de participants, brassard en berne. Courir, pour nepas tomber. Montrer « qu’à Nice, on vit et on avance » , commenous le confiait dans notre interview d’hier Pascal Thiriot, lepatron d’ASO. Au-delà de sa dimension sportive, le deuxièmemarathon de France est un formidable outil de « promotion du territoire » . Et son organisateur n’apas voulu plier. Selon Pascal Thiriot, annuler le Nice-Cannes aurait « servi de jurisprudence » , renvoyant un signal terrible pour la Côte d’Azur. Courir, donc. Pour offrir un nouvel élan à un département où, derrière l’insondable peine des victimes, la vie a péniblement repris son cours. Où les signes de reprise existent. Motifs d’espoir. Symboles d’un second souffle.