Et vous, êtes-vous pour le don d’organes?
Le prélèvement d’organe est possible chez une personne en état de mort cérébrale. « Ce sont des décès qui interviennent de manière brutale. Les proches sont encore sous le choc, pourtant nous n’avons pas de temps à perdre. Notre rôle est de leur expliquer ce qu’est le don d’organe. Nous essayons de connaître quelle était la position du défunt : s’il y était favorable. Pour cela, nous interrogeons les familles » , raconte Aminata Deh, infirmière coordinatrice. « La loi stipule que par défaut, le consentement est présumé. Il existe un registre national de refus du don d’organes sur lequel une personne s’inscrit. Cela signifie qu’elle s’oppose à ce que soient prélevés ses organes après sa mort, explique le Dr Annie Freche, médecin coordinateur. Seulement, si une personne ne figure pas sur ce registre, cela ne signifie pas automatiquement qu’elle accepte le don d’organes.» La situation est donc complexe. Toutes deux doi-
vent expliquer aux familles avec tact comment se déroule le prélèvement puis la transplantation. Faire comprendre que l’important est ce que le défunt aurait souhaité, indépendamment de l’opinion d’autrui. Il est donc capital de dire à ses proches si l’on est pour ou contre
le don d’organes. « Il arrive que des familles, juste après le décès brutal de l’un des leurs, nous contactent immédiatement et spontanément pour nous dire qu’il aurait souhaité donner ses organes. Grâce à la médiatisation de la question, les gens sont au courant de l’enjeu de cette démarche. Ils ont conscience que cela peut sauver plusieurs vies. Y compris lorsqu’il s’agit de la mort d’un enfant. Car même les bébés peuvent être greffés. Pour cela, il est nécessaire de trouver des donneurs très jeunes, y compris des nourrissons» , commente pudiquement le Dr Freche.