Monaco-Matin

« J’ai  ans, je fais des cystites à répétition et je souffre de sécheresse vaginale. Mon médecin m’a parlé de syndrome génito urinaire. De quoi s’agit-il ? »

-

Le syndrome génito urinaire se définit comme un ensemble de symptômes affectant les femmes après la ménopause ou parfois même en préménopau­se et liés à la carence hormonale locale. Les études ont montré que jusqu’à  % des femmes après la ménopause peuvent en être affectées. Sur le plan urinaire, cela peut conduire en effet à des cystites à répétition, des besoins urinaires fréquents et parfois urgents, voire une incontinen­ce urinaire. Sur le plan génital, on retrouve une sécheresse des muqueuses qui va entraîner au quotidien une sensation d’inconfort vulvaire, des démangeais­ons ou des brûlures et, lors des relations sexuelles, unmanque de lubrificat­ion. Ce dernier point est important car l’absence de sécrétions suffisante­s lors de la pénétratio­n provoque une douleur qui, elle- même, va focaliser l’attention au détriment du lâcher prise et du plaisir ressenti. Cela peut amener une anticipati­on négative et une perte de désir, ceci d’ailleurs autant du côté de la femme que de son partenaire. Plusieurs études ont montré que les femmes souffrant de syndrome génito urinaire vivent souvent cela comme une fatalité liée au vieillisse­ment, qu’elles n’en parlent que rarement à leur partenaire sexuel, que la plupart d’entre elles ont une vie sexuelle ralentie et peu épanouissa­nte, certaines avouent même éviter les moments d’intimité dans le couple. Plus généraleme­nt, elles se sentent moins féminines, moins séduisante­s, vieillissa­ntes. Nous sommes frappés, dans nos consultati­ons, enmédecine sexuelle, de voir que nos patientes consultant pour des troubles sexuels (douleurs, perte de libido, absence de plaisir) évoquent rarement spontanéme­nt ce type de problème comme possibleme­nt à l’origine de leurs difficulté­s sexuelles. Certaines se servent de gels lubrifiant­s lors des rapports mais la plupart ne le font pas. Le traitement du syndrome génito urinaire est simple : il fait appel à des crèmes ou ovules à base d’estrogènes locaux( qui n’ont pas ou très peu d’effet général, si bien qu’ils sont très rarement contre indiqués. Largement prescrits et de nécessité pour beaucoup de femmes, la plupart de ces soins locaux sont devenus malheureus­ement impossible­s à se procurer depuis quelques mois en France. On peut également traiter ce problème au moyen de séances de laser. C’est une technique récente, donnant de bons résultats mais qui est plus coûteuse et non prise en charge par la sécurité sociale. 1. Spécialité­s à base d’estrogènes locaux trophicrem­e, trophigyl, physiogine, gydrelle. : colpotroph­ine,

Newspapers in French

Newspapers from Monaco