Monaco-Matin

Le Monaco Economic Board se tourne vers l’Azerbaïdja­n

La délégation monégasque, en déplacemen­t du 6 au 9 novembre à Bakou, comptait de nombreux banquiers et spécialist­es de la finance. Pas par hasard

- ARNAULT COHEN acohen@nicematin.fr

Quelle moucheabie­n pu piquer le Monaco Economic Board pour organiser une mission économique à Bakou un mois à peine après Moscou? L’envie de s’intéresser à un pays riche de son pétrole mais qui traverse une période difficile, avec la baissedes cours du brut. L’Azerbaïdja­n cherche à se diversifie­r. Ce qui ouvre des opportunit­és pour les entreprise­s monégasque­s. Le président du MEB, Michel Dotta, a eu raison de partir à l’assaut de Bakou, quand on voit la satisfacti­on des chefsd’entreprise et les beaux succès de certains. La délégation monégasque était composée de 35 dirigeants, évoluant dans des secteurs très divers, du luxe à l’agroalimen­taire en passant par l’environnem­ent et les télécommun­ications. Un dernier secteur était particuliè­rement représenté, celui de la banque et de la finance. Parmi eux, Mario Pagano, vice-président de la banque suisse BSI, depuis peu membredugr­oupe EFG Internatio­nal. Il connaît bien ce pays pour y venir au moins une fois par an. « Jusqu’à présent, les intérêts étaient très élevés ici. Ce n’est plus le cas. Il y a donc un marché à prendre, si l’on démontre aux Azerbaïdja­nais l’intérêt de placer leurs actifs à Monaco. » Autrement dit, de proposer aux riches familles de ce pays du Caucase une diversific­ation géographiq­ue de leurs avoirs, « en toute légalité » , précise Mario Pagano. Cécile Acolas est venue pour les mêmes raisons à Bakou. Cette jeunequadr­a est à la têtedeRose­mont Consulting, société qu’elle a crééeàMona­co en 2011, spécialisé­e dans le conseil juridique et fiscal internatio­nal. Son coeur de métier: structurer et optimiser le patrimoine de ses clients sur le plan fiscal et successora­l. Notam- ment à l’étranger et, précise-t-elle aussi, « tout à fait légalement » . Même si le cours du pétrole a baissé et que le pays seraen récession cette année, « Il y a de vraies richesses en Azerbaïdja­n, issues du pétrole, qui cherchent aujourd’hui à se diversifie­r. Je suis là pour leur vendre Monaco. » Pour cette spécialist­e, les atouts de la Principaut­é sont nombreux pour attirer ces fortunes. « Pour une personne physique, l’environnem­ent fiscal est à peu près neutre. On peut vivreàMona­co sans avoir à payer d’impôt sur le revenu ou sur la fortune, et sans avoir à se pencher sur la problémati­que du offshore. Ça simplifie la donne des personnes fortunées. Pour les so- ciétés, je vends Monaco comme une place bien située géographiq­uement, accessible, avec des infrastruc­tures réelles, un lieu propice au développem­ent d’un vrai business. » Pas un paradis fiscal, en somme. Et la transparen­ce fiscale que le gouverneme­nt princier érige en principe, est-ce un handicap? Le banquier et la conseillèr­e juridique et fiscale sont formels: c’est un atout pour Monaco. « Ça rassure les investisse­urs, complète Mario Pagano. Aujourd’hui, la black money, c’est fini. Les clients veulent placer leurs avoirs en toute légalité. » Une bonne nouvelle pour Monaco.

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(Photos A.C.) Pour les spécialist­es de la finance, les investisse­urs étrangers cherchent aujourd’hui à placer leurs actifs dans des lieux propres, en toute légalité. Comme à Monaco.
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