Un « Nabucco » de toute beauté pour la Fête nationale
Splendide représentation de l’opéra de Verdi avec son célèbre choeur des esclaves et Leo Nucci dans le rôle du roi de Babylone
Que le roi de Babylone débarqueàMonaco pour célébrer la Fête nationale, et cela donne un spectacle puissant, grandiose, de toute beauté au Grimaldi Forum! Le roi deBabylone est, bien sûr, le légendaire Nabuchodonosor, à qui le compositeur d’opéraGiuseppeVerdi a donné le diminutif de Nabucco. Cet opéra, les Monégasques l’ont vu vendredi soir lors de la générale publique et hier lors de la première représentation officielle. Il sera donné jusqu’à samedi pour la Fête nationale. Oh, le beau Nabucco! Quatre voix d’élite, un choeur au meilleur de sa forme, un orchestre magnifique, des décors admirables, des lumières qui transforment le tout en tableauxdemaîtres: ce spectacle est une totale réussite. Dans le rôle de Nabucco, roi qui tient les juifs en esclaves mais qui se convertit à la fin et les libère, on trouve Léo Nucci. Son arrivée est spectaculaire entre deux pans de mur qui s’ouvrent comme la Mer Rouge devant Moïse. Dire que ce chanteur a commencé sa carrière internationale il y a un demi-siècle et qu’il est toujours là à nous impressionner! Total respect! Àses côtés, une soprano de premier ordre, Anna Pirozzi. Ilyade lapyrotechnie en Pi- rozzi: sa voix est un feu d’artifice. Sa partenaire Uria Monzon est toute en classe et en musicalité.
Un hymne à la liberté qui donne le frisson
Pour galvaniser les ardeurs de ces deux héroïnes surgies du fond de l’histoire et des tréfonds de la tessiture vocale, une formidable basse, Vitali Kowaliov. Le choeur, à présent. Superbe! Soutenu par le magnifique Orchestre Philharmonique, il vous donne le frisson en entonnant cet hymne à la liberté qu’est le célèbre « choeur des esclaves ». Là, l’excellent chef d’orchestre Giuseppe Finzi, au lieu de marteler cepassage avec une ardeur militaire, fait lever lamusique comme aurore. On se laisse soulever par la douceur et par la force qui est en elle. La belle leçon que voilà: la musique vaut par l’intensité de son message et non par son tapage! Enfin le décor. Rien de concret, de carton-pâte. Tout est dans le symbole abstrait depans de mursou de rideauxqui se déplacent. Les lumières transforment la scène en tableaux de musée. L’artiste de la mise en scène est ici Leo Muscato. Leo Nucci et Leo Muscato: deux Leo pour ce beau « Nabucco » de Monaco!
Savoir + « Nabucco » de Giuseppe Verdi sous la direction de Giuseppe Finzi, organisé par l’Opérade Monte-Carlo au Grimaldi Forum Monaco - Salle des Princes. Rens. : +377.98.06.28.28.