Tir mortel à Roquebrune : unprocès et des questions
Une maison nichée au-dessus de Monaco avec vue imprenable sur la Principauté. Un paradis transformé en enfer après une détonation le soir du vendredi 11 octobre 2011. Marc Mandel, un Monégasque aujourd’hui âgé de 44 ans, expertautomobile propriétaire de la bâtisse de la route de La TurbieàRoquebrune-Cap-Martin, vient d’abattre l’ex-compagnon de son épouse, Pierre Torregrossa, 39 ans, venu chercher son fils. Le divorce est conflictuel, la garde de l’enfant pose problème. Selon levoisinage, de nombreux incidents ont déjà eu lieu entre les deux hommes. PierreTorregrossa est venu de Marseille. Il a la fermeintention de passer le week-end avec son fils dans les Bouches-du-Rhône.
Accident ou préméditation?
Mais en l’absence de l’enfant et de sa maman, des insultes fusent. Marc Mandel se saisit d’un fusil et tire. Pierre Torregrosso touché par des plombs de chevrotine au visage s’effondre. Son agresseur appelle les secours. La victime succombera peu après des suites de ses blessures. Était-ce un tir d’intimidation? Un tir pour tuer? Un tir accidentel? La question alimente une controverse depuis les prémices de cette af- faire. Le juge d’instructionad’abord mis en examen Marc Mandel pour violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Contre l’avis du procureur de la Républiquepersuadé de la volontéhomicide du suspect. Placé en détention provisoire quatre mois, Marc Mandel est remis en liberté. Et pourtant, la chambre de l’instruction contredit le magistrat instructeur et renvoie l’accusé pour meurtre. Les avocats de la défense, Mes Philippe Soussi, Mathurin Lauze et ChristianScolari comptent sur les quinze jours du procès – qui démarre aujourd’hui à Nice – pour démontrer qu’il n’yapas dans cette affairedevolonté homicide. Ils trouverontenface d’euxMe Jean-Louis Keita etMe Odile Monaco, qui défendront les intérêts des proches du défunt. Le parquet, représenté par Fabrice Karcenty, soutiendra la thèsede l’accusation, celle du meurtre, s’appuyant notamment sur une expertise balistique. Les débats s’annoncent animés autourdecette question crucialequidéterminera le retour ou non en détention de l’accusé qui comparaît libre.