Champions tout terrain
Les meilleurs régionaux, Pascale Malluret de l’US Cagnes et Frédéric Gayol de l’ASPTT Nice ont un point commun : ils vibrent pour le trail et la route. La passion de la course au sens large
Frédéric Gayol, 40 ans, a passé la ligne d’arrivée en 2h43’43’’. Le visage ferme et fatigué. Mais satisfait du travail accompli. Et pour cause... « J’ai souffert quelques jours avant le départ d’une thrombose au mollet, et j’ai toujours un peu mal, expliquait-il lucide à l’arrivée. J’ai tenté un coup de bluff et au final, je suis content de moi. Ilya2ans, j’avais terminé en 2h37 ». Le licencié de l’ASPTT Nice a terminé premier régional. Un classement où seuls les coureurs portant le maillot du club figuraient au palmarès. Chez les femmes, Pascale Malluret est passée sous la barre des 3h30. « C’était mon objectif, confirmait-elle. Mais j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir. Je n’ai pas regardé ma montreet au final, je signe un chrono de 3h23’41’’.» Sanspression ? « Absolument pas, c’était une belle journée pour courir. Au final, je dois être 50e féminine, mais à 54 ans, c’est pas mal », souriait-elle. Et les vainqueurs dans tout ça ? « Franchement, c’est une autre planète » , lâchait admirative Pascale. « J’ai énormément de respect pour ces athlètes kenyans ou éthiopiens », insistait Frédéric avant de poursuivre : « quandon les regarde courir, on a l’impression que c’est facile. Alors qu’ils vont juste à la
même allure que moi quand je fais un 10 km » , rigolait cet enseignant en biologie à Sophia pour les futurs vétérinaires. Frédéric Gayol est un habituédudépassement de
soi.
« Pas la même douleur »
Le Niçois a été médaillé de bronze aux derniers cham-
pionnats de France de trail (master 1) et a longtemps pratiqué le ski alpinàhaut niveau au sein de l’équipe de france universitaire. « En fait j’ai commencé tard la
course à pied. Au début, cela faisait partie de ma préparation sur le plan foncier. Et ça m’a plu » . En 2017, il aimerait se lancer dans le trail longue distance. La montagne, c’est justement aussi le domaine d’expression privilégié de la Cagnoise Pascale qui faisait avant de la natation. « Disons que sur la route, le but est de tenir une cadence et un rythme. Alors qu’en trail, on joue plus les équilibristes avec des montées en puissance et des descentes techniques. Ce n’est pas la même douleur » , expliquait Frédéric. « Mais le trail et la route sont compatibles » , précisait Pascale qui se sert de la route pour « travailler la vitesse » . Il y a donc de fortes chances de les croiser encore sur les grands rendezvous.