Monaco-Matin

Souvenirs têtus

- J.D.

On a tant de souvenirs ensemble. Tant d’histoires, de rencontres, de confidence­s, d’anecdotes partagées dont on s’est amusé, certains matins, quelques minutes avant un Face à la

Presse. Pour nous, journalist­es de la presse écrite, il était encore bien trop tôt pour les croissants et le café. Pour vous, de Radio Monaco, la matinée était déjà bien entamée. C’était avant. C’était plein d’enthousias­me, d’énergie, d’idéal, de passion. Dans ces émissions auxquelles Monaco-Matin participai­t, il s’agissait d’interviewe­r en direct un homme politique de la Principaut­é. Sans tabou ni censure. Libres de dire, libres de questionne­r, libres de répondre, libres de rétorquer, libres de contredire. Parce que rien ne peut empêcher un journalist­e de s’exprimer librement quand il l’a décidé. Rien. Et c’est bien de cette liberté-là dont usent les salariés de Radio Monaco aujourd’hui. Durant des semaines, ils nous ont fait part de leur tristesse, de leur colère, de leur angoisse face à l’avenir, nous faisant promettre de ne rien écrire. Chapeau confrères, vous avez des épouses ou des concubines, des époux ou des concubins, des bambins ou un loyer à payer seul et, chaque jour, vous donnez le change dans le micro. Parce que plus qu’un emploi, vous savez que vous risquez fort de perdre la possibilit­é de vivre votre passion: l’info. Cette passion qui vous fait accepter de travailler sans un gros salaire, sans compter les heures, y compris celles qui finissent la nuit pour ceux qui font la matinale, et de faire, eh oui faut bien, aussi des compromis. Alors jusqu’au dernier jour, on espérera pour vous que vous partirez avec… panache.

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