Trump nomme des durs à la sécurité et l’immigration
Donald Trump a nommé, hier, à son cabinet trois tenants d’une ligneduresur les questions de sécurité nationaleet d’immigration provoquant l’ire des démocrates, tout en laissant filtrer des noms de personnalités plus consensuelles pour diriger la diplomatie et rassurer lesalliés de l’Amérique. Le président élu des EtatsUnis a décidé de confier la Justice au sénateur Jeff Sessions, 69 ans, partisan d’une extrême fermeté sur l’immigration illégale. M. Sessions, qui entend travailler avec « justice et impartialité », apporteraàDonald Trump, novice en politique, sa fine connaissance des mécanismes du pouvoir à Washington. Mais des propos ouvertement racistes tenusdans les années 1980 le poursuivent encore: procureur fédéral dans l’Alabama, il avait reproché en 1986 à un avocat blanc de faire « honte à sa race » pour avoir défendu un client noir. Autre poste crucial, celui de La diplomatie devrait revenir à un modéré : Mitt Romney ou Rudy Giuliani ?
conseiller à lasécurité nationale va revenir au général à la retraite Michael Flynn, 57 ans, grand pourfendeur de l’extrémisme islamique et conciliant à l’égardde la Russie. Il défend un rapprochement avec Moscou et Pékin, s’affichant lors d’un dîneràMoscou avec Vladimir Poutine en décembre 2015. Seul des trois responsables nommés, hier, à n’avoir pas besoin de l’aval du Sénat, il «pourrait ravir (le président russe) Poutine et (le président turc) Erdogan», aestimé
l’ancien conseillerdeBarack Obama, David Axelrod. Le prochain locataire de la Maison-Blanche a aussi annoncéque la CIA allait êtrepilotée par Mike Pompeo, 52 ans, qui représente le Kansas à laChambre, élu dans la vague d’arrivée au Congrès du Tea Party, l’aile ultra-conservatrice du parti républicain. Ce «faucon» est un farouche adversairedurégime iranien et de l’accord international sur le nucléaire signé par les grandes puissances pour empêcher Té- héran de se doter de la bombe.
Un mormon aux Affaires étrangères ?
M. Pompeo a été l’un des membres en vue de la controversée commission d’enquête sur l’attaque du consulat américain à Benghazi en Libye en 2012, qui avait accusé HillaryClinton, alors secrétaire d’Etat, d’avoir minimisé la menace djihadiste dans ce pays. Quant à la diplomatie, le choix devrait se porter sur un modéré. Dans un subtil jeu d’équilibre, Donald Trumplaisse filtrer desnoms de personnalités plus modérées pour diriger ladiplomatie. Il varencontrerceweekend le républicain modéré Mitt Romney, candidat mormon perdant à la présidentielle contre Barack Obama en 2012. Et selon les médias américains, il envisagerait même d’en faire son secrétaired’Etat (Affaires étrangères). Lenomde l’ex-mairede NewYork RudyGiuliani reste également évoquéàceposte.