Monaco-Matin

Actu Diabète: quand la glycémie rythme la vie

Le 14 novembre, c’était la journée mondiale du diabète. L’occasion pour les profession­nels de santé et les associatio­ns de faire le point sur cette pathologie, qui ne cesse de progresser

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« Surveiller les facteurs aggravants » Pr Bertrand Canivet Diabétolog­ue

On dénombre aujourd’hui près de 4millions de diabétique­s en France. Un chiffre impression­nant qui a beaucoup augmenté ces dernières années, notamment à cause de la progressio­n de l’obésité, l’un des facteurs de risque de la maladie. Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. L’occasion de faire le point sur cette pathologie. Car on estime que près de 500000 diabétique­s s’ignorent. D’abord, de quoi s’agit-il? Le diabète est un trouble de l’assimilati­on, de l’utilisatio­n et du stockage des sucres. Le malade affiche un taux de glucose dans le sang (la glycémie) élevé (l’hyperglycé­mie). Chez un individu en bonne santé, le pancréas sécrète une hormone, l’insuline, qui transforme le glucose pour nourrir l’organisme. Pour résumer, c’est ce système qui ne fonctionne pas, ou mal, dans le cadre d’un diabète. La prise en charge est donc primordial­e pour éviter les complicati­ons, qui peuvent aller de la perte de la vue jusqu’à des troubles cardio-vasculaire­s. D’autant qu’il est possible d’agir en matière de prévention, en tout cas pour le diabète de type 2.

Différents diabètes

Le diabète de type 1 (dit diabète insulinodé­pendant - DID) est découvert précocemen­t : dès l’enfance, parfois chez le jeune adulte. Il concerne 10% des diabétique­s. Ici, le patient ne produit pas d’insuline, l’unique traitement réside donc en son apport par le biais d’injections­oud’unepompe à insuline. Ses causes sontmal connues, même s’il peut exister une prédisposi­tion génétique (seuls 5% des diabétique­s de type1ont un parent également diabétique de type 1).

Le diabète de type 2 survient, lui, surtoutàpa­rtir de 40 ans (85% des diabétique­s). Si le facteurgén­étique peut jouer (risque de transmissi­on à l’enfant à hauteur de 40%), il est surtout favorisépa­r le surpoids et le manque d’activité physique. Il est donc possiblede le « limiter » en contrôlant l’alimentati­on et en faisant du sport. Ici, le pancréas soit fabrique de l’insuline mais pas en quantité suffisante, soit l’insuline remplit mal son rôle. Les traitement­s sont constitués d’antidiabét­iques (sous forme orale ou injectable) associésàd­es mesures d’hygiène diététique et à l’activité physique. Les 5% de diabétique­s qui restent souffrent principale­ment de dia

bète gestationn­el (parfois, la grossesse révèle un diabète préexistan­t). La futuremère doit être surveillée, car l’excès de sucredans le sang peut être préjudicia­ble au foetus. Elle doit donc contrôler de très près son alimentati­on et éventuelle­ment compléter avec des injections d’insuline.

Des complicati­ons parfois graves

Les traitement­s ont vocationàc­ontrôler la glycémie. Car l’excès de sucre dans lesang peut endommager les nerfs et les vaisseaux sanguins. Cela peut conduire à des problèmes ophtalmolo­giques (jusqu’à la cécité), des atteintes des pieds (jusqu’à l’amputation) ou encore à des infarctus, des accidents vasculaire­s cérébraux, une insuffisan­ce, rénale, des troublesde l’érection, etc. L’alcool joueunrôle particuliè­rement nocif sur l’organisme du diabétique, puisque sa teneur en sucre va bouleverse­r la glycémie. Le tabac, quant à lui, ac- croît considérab­lement les risques cardiovasc­ulaires parce qu’il agit sur le cholestéro­l. « Le diabète est une maladie inquiétant­e à cause des facteurs aggravants qui y sont associés. Il est donc impératif de surveiller le cholestéro­l par le biais d’une alimentati­on équilibrée, d’éviter le tabac et de pratiquer une activité physique, souligne le Pr Bertrand Canivet, ancien diabétolog­ue du CHU de Nice qui intervient de temps en temps auprès des membres de l’AFD. C’est faisable pour tout le monde: celapeut correspond­re à une demi-heure de marche par jour. En revanche, mieux vaut éviter les sports violents, qui risquent de provoquer une hypoglycém­ie. » Des conseils de bons sens qui, pourtant, doivent encore et toujours être répétés.

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Le taux normal de glucose ( la glycémie) dans le sang varie entre , et , g par litre de sang chez un sujet sain.
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