Kevin, ans: « J’ai évité de peu le coma »
« Il y a deux mois, j’ai fait unmalaise en allant travailler. C’est comme ça que tout a commencé. » Kévin Alunno, 26 ans, vient d’apprendrequ’il estdiabétique de type 1. « Je ne connaissais pas spécialement le diabète. Pas plus que ce qu’on en dit en général. Personne n’est concerné dansma famille. » Le diagnostic a donc été un peu difficile à avaler. Pourtant, le jeune homme avait bien des symptômes, auxquels il trouvait toujours des explications.
« J’avais tout le temps soif. Je buvais 4 à 6 litres d’eau par jour. Mais comme on était en septembre, je mettais ça sur le compte de la chaleur. J’avais aussi des crampes la nuit. Je pensais que ce n’était que passager. Et un matin, en partant travailler, je me suis senti vraiment mal. Un ami m’a accompagné chez mon généraliste. Il a tout de suite compris. Ilapris ma glycémie (j’étais à 6 g/l!), m’a mis sous perfusion et ce sont lespompiers qui sont venus me chercher pour m’emmener à l’hôpital. J’y suis resté une semaine. Les médecins m’ont expliqué que j’avais évité de peu le coma diabétique. » Kévin Alunno n’estpas encore stabilisé. Il n’a pas tout à fait apprivoisé la maladie. Pour tenterdes’y retrouver, ilapris contact avec l’AFD 06. « J’ap-
prends à me gérer, mais je tâtonne. Je dois faire attention à ce que je mange. Déjà que je ne suispas un grand cuistot… Pour résumer, je dois privilégier les sucres lents. J’ai pris l’habitude de contrôler ma glycémie et de me faire les 4 injections d’insuline tous les jours. » Avec pudeur, le jeune homme raconte comment sa vie a été bouleversée. Commeil venait de débuter un nouveau travail, il l’a perdu. Du coup, il n’a pas pu signer le bail d’un appartement. « C’est la galère mais je ne suis pas seul, heureusement. Je n’ai aucune idéede ceque je vais faire. Je vais me renseigner auprès de Pôle Emploi. On m’a dit que je pouvais faire les démarches pour demander la reconnaissance de travailleur handicapé. Je ne sais pas si je
vais le faire… » Sans le dire, on comprend que Kévin est mal à l’aise avec ce terme. Comment se sentir touché par un handicap à 26 ans? Pour autant, il reste optimiste et il envisage de se lancer dans une formation pour trouver un poste compatible avec sa maladie. Désormais, il regarde l’avenir avec un oeil différent, encore décontenancé par ce diabète arrivé soudainement.