Le choc du titre, le poids du mot!
La Une du 17 novembre a fait réagir les lecteurs! Fallait-il, d’un mot, pour annoncer la candidature à l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron, titrer « L’emmerdeur » ?
Jacques M. résume bien les réactions que le titre de l’annonce d’Emmanuel Macron à la candidature de la présidence de la République, asuscitées: « Niçois de naissance, Toulonnais de coeur, abonné depuis des annéesàmon journal je souhaitais vous dire que “j’aime” pas votre Une du 17 novembre. Bien sûr que l’on a repéré la référence culturelle (Molinaro ou Veber) mais ce n’est pas suffisant ni sur le fond ni sur la forme ». « Le fond: “emmerdeur” reste un qualificatif sale surtout dans l’écrit, pas élégant du tout lorsqu’il s’applique à un candidat à la présidence de la République. La forme: si le grand et seul quotidien du Sud-Est joue la carte “écrivons comme nous parlons dans la rue alors”… Non et non Nice-Matin/Var-matin ne doit pas se “Trumpiser”. » Et ce lecteur de préciser: « Bien sûr, je ne me désabonne pas ».
« Un mot ne fait pas tout… »
« Ce titre, et c’est normal, a entraîné de nombreuses réactions, positives et amusées pour la plupart », souligne Denis Carreaux, directeur des rédactions de NiceMatin/Var-matin. Il poursuit: « Certains lecteurs nous ont fait part de leur dés- approbation ou leur incompréhension. Ce choix mérite en tout cas d’être expliqué. Comme nous le faisons chaque soir à la rédaction, nous avons discuté du choix du titre. Celui-ci doit être nécessairement court, juste, compréhensible. Nous souhaitions qualifier la position très singulière d’Emmanuel Macron dans cette campagne. Le trublion? Trop faible. Le trouble-fête? Trop plat. L’importun? Trop littéraire. Et pourquoi pas l’emmerdeur? L’idée a fusé sous forme de boutade avant de faire son chemin. Pourquoi pas, finalement? Certes accrocheur, voire provocant, ce qualificatif interpelle. C’est ce que nous voulions. Sans jugement de valeur, il résume plutôt bien les conséquences de cette déclaration de candidature pour Hollande, Valls, la gauche et même une partie de la droite et du centre, à quelques jours du premier tour de la primaire. L’emmerdeur est bien évidemment aussi un clin d’oeil au film d’Edouard Molinaro (1973) avec Jacques Brel, d’après un scénario de Jacques Veber. Nous ne considérons pas pour autant Emmanuel Macron comme le François Pignon de la campagne présidentielle! Au-delà de ce titre, notre journal a traité très sérieusement le “phénomène Macron” à travers une page et demie dans les éditions de jeudi et une page vendredi. » « Un mot ne fait pas tout… »