Monaco-Matin

La Grande Sophie : paysages émotionnel­s en live à Cannes

- LAURENCE LUCCHESI

Visage mutin et silhouette élancée, la Grande Sophie (LGS), du haut de son mètre soixante-dix-huit, est manifestem­ent ravie de se produire àCannes dans le cadredesa tournée Nos histoires. « C’est l’une de mes quatre dernières dates, après plus d’un an sur les routes. J’éprouve d’ailleurs un petit pincement au coeur à l’idée que tout cela soit sur le point de s’achever. Mais je me réjouis de passer cette fois par Cannes, où je n’étais pas venue depuis sept ans. »

Fille du Sud

D’autant aussi que c’est dans le sud-est, sous le soleil de Port-deBouc, tout près de Marseille, que cette belle planteapou­ssé, entre un père technicien­chezUsinor et une mère infirmière libérale : « Je suis née à Thionville, en Moselle, mais ma famille s’est établie à Port-de-Bouc lorsque j’avais deux ans. Donc je me considère comme une fille du Sud! J’y ai passé mon enfance, mon adolescenc­e, et c’est aux Beaux-Arts de Marseille que j’ai fait mes études. Et ma famille y vit toujours ». Sur la scène du palais des Festivals, LGS interpré- tera des titres de son dernier album, mais pas que : « Je reprendrai aussi mes anciennes chansons, arrangées au goût du dernier album. J’adore leur donner une autre vie, tout en conservant la mélodie. Un peu comme si je leur offrais une nouvelle collection de vêtements ». Le tout dans un esprit résolument positif: « Après La Place du fantôme, un album très intimiste, à l’occasion duquel j’étais allée fouiller au fond de moi des choses un peu sombres, j’avais envie de me tourner vers l’autre, vers quelque chose de beaucoup plus lumineux. Et l’élément déclencheu­r, ça a été ma tournée précédente au Vietnam. Rien ne s’y est passé comme prévu pour les concerts, mais j’ai pu justement découvrir les gens. Et c’est ce qui m’a inspiré ce premier titre de Nos histoires, Hanoï, très vite. Je me suis emparée de ma guitare sitôt le dernier concert terminé pour restituer dans la foulée ces émotions. » Desa rencontre avec la romancière Delphine de Vigan, avec laquelleel­le partira d’ailleurs de mars à mai 2017pour unetournée de lectures musicales, L’une et l’autre, cette artiste singulière a également fait une chanson, Je n’ai rien vu venir. Nos histoires scellent aussi les retrouvail­les de La Grande Sophie, via un émouvant piano-voix, Tu dors, avec sa complice de longue date Jeanne Cherhal. « Je vais sans doute postuler avec elle pour le recorddedu­os dans le Guiness », sourit-elle. Sans oublier une autre personnali­té emblématiq­ue de cet opus, celle de Maria Yudina, pianiste russe résistante à l’oppression stalinienn­e, disparue en 1970, à laquelle elle voue une fervente admiration. Une traversée de paysages émotionnel­s très variée, donc, que celle concoctée par cette artiste à la fois inclassabl­e et définitive­ment attachante.

La Grande Sophie. Vendredi 25 novembre, à 20h30. Palais des Festivals (boulevard de la Croisette) à Cannes. Tarifs: 25 €, réduit 22 €, moins de 26 ans 15 €, moins de 10 ans 10 €. Rens. 04.93.39.01.01. www.palaisdesf­estivals.com

 ?? (DR) ??
(DR)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco