Monaco-Matin

Procès Mandel : un « guet-apens » évoqué

A la veille de l’épilogue du procès de Marc Mandel qui a tué Pierre Torregross­a en 2011 à Roquebrune, les avocats des parties civiles n’ont pas ménagé l’accusé et son ex-épouse

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr 1-Prénom d’emprunt

Il y a d’un côté les Mandel, famille aisée de nationalit­émonégasqu­e, un brin condescend­ante. De l’autre les Torregross­a, fratrie de six enfants, piedsnoirs modestes et attachants. Le 7 octobre 2011, Marc Mandel, expert automobile, a tué d’une décharge de chevrotine Pierre Torregross­a, électricie­n, qui cherchait désespérém­ent à récupérer son fils de 7 ans, Antoine ( 1), décisions judiciaire­s enmain. « C’est l’aboutissem­ent le plus absurde qu’il puisse arriver dans une séparation », constate Me Odile Monaco, conseil d’Acte Pélican, l’administra­teur d’Antoine. Cette avocate rompue aux divorces, résume ainsi la situation: « Une maman ( ndlr Sophie Mandel) a une idée fixe. Son ex-conjoint est dan- gereux, c’est unmauvais père parce qu’il n’est pas de son milieu. »

« Il a choisi le tir mortel »

Pour l’avocat qui porte la voix d’un orphelin âgé de 12 ans, « Sophie Mandel a une responsabi­lité ». Combien d’aller-retour Marseille-Monaco pour rien? Pierre Torregross­a, au moment du drame, n’avait pu, depuis plus de cinq mois, serrer son fils dans ses bras. Dans l’entourage des Mandel, « tous sont complices de non- présentati­on d’enfant », insiste-Me Monaco qui necroit pas que le soir du meurtre, « Marc Mandel se soit senti menacé ». « Il avait le choix de dialoguer, de respecter la loi, de dire stop à son épouse, de prendre le Flashball plutôt que le fusil. Il a choisi le tir mortel. » Lebâtonnie­r Jean-Louis Keita, qui soutient à bout de bras une famille aussi désespérée qu’admirable, va beaucoup plus loin dans l’analyse de cette affaire quitte à faire sursauter la défense de Marc-Mandel. « On peut légitimeme­nt penser que quelque chose a été fomenté, qu’il y a un guetapens. [...] La famille Torregross­a pense que Sophie Mandel devrait être aujourd’hui à côté de Marc Mandel pour répondre avec lui d’un assassinat. » Sur le banc des parties civiles, les proches de la victime font bloc. Les larmes coulent sur les visages à l’évocation de Thérèse, la mère de famille si discrète, tout de noir vêtue, qui revit, sans ciller, la mort de son fils. « Une reine! », insiste Me Keita « une reine qui a élevé six enfants dans la droi- ture la plus absolue. » Et quand son mari qui n’est pas un modèle de vertu, l’a abandonnée, c’est Pierre Torregross­a qui est devenu le chef de famille: « Sa première paye, c’est pour Thérèse . La première paire de baskets pour son petit frère, c’est encore lui. » C’est peu de direque la libération, après quatre mois de détention de Marc Mandel, a été vécue comme une insulte par les Torregross­a. Place aujourd’hui au réquisitoi­re de l’avocat général Karcenty et aux plaidoirie­s de la défense de Mes Scolari, Lauze et Soussi. L’accusation soutiendra­que Marc Mandel avait l’intention de tuer. Ladéfense plaidera le contraire.

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(DR) Pierre Torregross­a avait   ans quand il a été abattu.
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(Photo CP) Me Keita.
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(Photo CP) Me Monaco.

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