Monaco-Matin

COUPE DU MONDE EN AUSTRALIE (DEMAIN JUSQU’À DIMANCHE) Côted’Azur ! Dubuisson, est bien de retour

Sur les deux derniers tournois d’une saison jusque-là décevante, le Cannois du Old Course Cannes-Mandelieu a réalisé un fabuleux tir groupé : troisième du Nedbank, puis quatrième à Dubaï... Un retour fracassant !

- FABIEN PIGALLE

C’est monstrueux. Les gens ne se rendent pas compte. Romain Langasque, taperait presque du point sur la table en le disant. Quand j’ai vu ses derniers tours, j’en avais des frissons. Le mec fait rêver, il kiffe ça se voit ! En fait, les gens pensent que c’est normal ce qu’il fait. Mais non, ce n’est pas normal de s’arrêter, reprendre et faire rapidement deux top-5 [3e au Nedbank et 4e DPWTC Dubaï lors des quinze derniers jours]. Il est bourré de talent ! » Alors qu’il vivait jusque-làune saison blanchepon­ctuée de remises en question et de mauvais résultats, Victor Dubuisson est donc revenu au sommet. Des sommets qu’il connaissai­t bien pour les avoir tutoyés par le passé. Le Cannois, n°1 Français, est même à vrai dire le seul aujourd’hui à être allé aussi haut dans le classement mondial (16e, et 79eaujourd’hui). Le plus surprenant en revanche, c’est la vitesse à laquelle il a réussi à redresser son buste et lementon. A relever la tête. En quelques semaines seulement, il est passé de l’ombre à la lumière. « C’est vrai que c’est presque insolent de le voir débarquer comme ça sur deux grosses semaines et y performer après une telle année » , confiait Raphaël Jacquelin, 212e mondial dans L’Equipe. « Il lui a suffi de quelques tournois, confirme Benoît Ducoulombi­er, son coach. C’est vrai qu’il est revenu très vite, à unmoment où tout le monde s’inquiétait de ce qu’il était en train de faire, où il était etc. Parce que jouer aussi peu, c’est toujours un peu dangereux », avouet-il. A 26 ans, Victor Dubuisson avait ressenti le besoin de poser les clubs cet été. Un choix qui a eudu mal à passer auprès de certains observateu­rs pour qui le golf ne doit jamais être relégué au second plan. « Victor, c’est quelqu’un qui fonctionne à l’envie. Je dis ça, sans le jugé, vraiment, insiste Langasque qui fera équipe avec lui demain. A unmoment, il n’avait plus envie. Il voulait pêcher, voir ses potes se reposer et il l’a fait. Là, en fin d’année, il voulait rejouer. Il a fait deux trois séances avec Benoît, sans bruit. Il a repris petit à petit. Et puis la machine s’est lancée » . Une machine qui a d’abord toussoté au démarrage avec des retraits au dernier moment au Porsche Open et au Dunhill. Et même en plein tournoi en Italie et au British Masters. « Mais parce qu’il veut que son jeu lui permette de gagner. Tant que ce n’est pas le cas, il n’y va pas » , plaide Langasque qui fait appel à lamémoire collective : « On oublie trop vite ! Il a quand même fait troisième en Chine en 2013, avec sa copine qui portait son sac sur le parcours et seulement quelques clubs dedans ! Qui d’autre peut faire ça ? (rires). Victor, c’est mon idole. » Une icône très suivie. « Après l’avoir vu en Turquie (47e), je sentais qu’il pouvait faire quelque chose à Dubaï » , raconte Jean-Stéphane Camerini, boss du Old Course Cannes-Mandelieu et ami du joueur. Comme d’autres, il n’a pas hésité à monter dans le premier avion pour voir ladémonstr­ation du Cannois à Dubaï, lors du tournoi final du Tour Européen (4e). « Il nous a régalés, vraiment ! Lors du troisième tour, il plantait tous les drapeaux. Pour l’avoir vu sur beaucoup de tournois, sa déterminat­ion et sa volonté de s’accrocher... C’était très beau à voir ». Présent également pour assister à ce spectacle, Julien Maubert ne s’est pas posé beaucoup de questions non plus. « Quand j’ai vu qu’il jouait bien, je n’ai pas hésité, j’ai pris un avion » , raconte le directeur de la division matière première chez Robertet. L’entreprise familiale implantée à Grasse, est spécialisé­e dans l’industrie des arômes et parfums. Robertet spon-

sorise Victor depuis ses débuts. « En fait, Victor caddeyait mon grand-père quand il était plus jeune, au golf de la Grande-Bastide. Nous sommes devenus amis comme ça, raconte Julien Maubert. Et nous l’avons aidé. Cela fait 6 ou 7 ans maintenant. Il n’oublie jamais que nous étions là à ses débuts. C’est une grande qualité chez lui. Parce qu’honnêtemen­t, s’il le voulait, il pourrait très bien vendre l’emplacemen­t sur son polo beaucoup plus cher à un autre sponsor » , insistet-il. « De le revoir avoir confiance en son jeu, c’était très impression­nant. Il nous a régalés. Les gens ont parfois dumal à accepter qu’il ait d’autres passions que le golf. Victor marche à l’envie et à l’affection » . Et quand il a envie, ‘’Dubush’’ est capable de tout. « J’ai eu la chance d’avoir pu jouer avec des stars comme Stenson ou Poulter, poursuit Maubert. Mais Victor a vraiment un truc en plus. Une frappe de balle à part. Tu as des joueurs très prévisible­s dans leurmanièr­e de jouer. Alors qu’avec lui, tu sais jamais ce qui peut arriver » . Une incertitud­e, fabuleuse pour les uns... terriblepo­ur les autres. « Il sait mieux que moi ce qui est bon ou mauvais pour lui, lâche Ducoulombi­er. Vic, c’est un ami » . Un ami qui joue très bien au golf.

C’est presque insolent ” Ilaun truc en plus ”

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(Photos AFP) Victor Dubuisson a choisi Romain Langasque comme partenaire.
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