Monaco-Matin

Robert Zemeckis: « Chaque fois un filmdiffér­ent »

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr

BDe Robert Zemeckis (USA). Avec Brad Pitt, Marion Cotillard, Lizzy Caplan. Durée:  h . Genre: mélodrame.

rad Pitt et Marion Cotillard n’ayant probableme­nt aucune envie de répondre aux rumeurs de liaison sur le tournage (alors que l’une est enceinte et l’autreen instance de divorce), Robert Zemeckis assurait seul, à Paris, la promotiond­eson dernier film, Alliés, auprès de la presse écrite. L’occasion de ne parler que de cinéma avec le réalisateu­r de Forrest Gump et de Retour vers le Futur.

Qu’est ce qui vous a le plus intéressé dans cette histoire: l’intrigue ou la romance? Probableme­nt la possibilit­é de toucher en même temps à plusieurs genres que je n’avais pas encore abordés : le film de guerre, l’espionnage et le drame romantique. Mais en lisant le script, j’avoue m’être surtout intéressé aux rapports complexes qui se nouent entre les deux héros et à la romance qui se développe entre eux. L’intrigue fournit un background formidable avec des thèmes universels comme je les aime, mais ce sont les personnage­s qui m’attirent avant tout.

Est-ce pour cela que vos films sont aussi variés? Peut- être. J’aime tous les genres de cinéma et c’est vrai que j’ai eu la chance d’aborder la plupart. Celui-ci est mon premier thriller dramatique et romantique. C’est important pour un réalisateu­r de sortir de sa zone de confort et de se frotter à de nouveaux défis. En ce qui me concerne, j’essaie de faire chaque fois un film différent. Cela permet de garder un côté excitant et joyeux à cemétier.

Peut-on dire qu’Alliés est aussi un hommage à l’âge d’or d’Hollywood ? Si c’en est un , il est inconscien­t. L’histoire appelait ce type de traitement. On ne pouvait pas ne pas penser à Casablanca et au couple Bogart-Bergman. Le glamour était partie inhérente du scénario. Mais Casablanca, à l’époque, c’était vraiment la riviera de l’Afrique. On a passé beaucoup de temps sur la reconstitu­tion et les costumes. Duquel de vos vingt films êtesvous le plus fier? Ils sont un peu comme mes enfants, c’est difficile de choisir. Mais d’un point de vue technique, The Walk est sans doute celui dont je suis le plus fier, car il représenta­it un véritable défi.

Alliés est votre deuxième film avec des personnage­s français: êtes-vous tombé amoureux de notre pays? J’adore la France. Mais je ne me suis aperçu de la coïncidenc­e que le premier jour du tournage à Dieppe. Pendant qu’on préparait le plateau, je me suis dit: « Mais qu’est-ce que je fais encore là, entouré de tous ces Français ? » ( rires). La Normandie est une régionmagn­ifique, j’y suis d’ailleurs retourné depuis avec mes deux garçons pour leur montrer les plages du débarqueme­nt et les sites historique­s.

Et Marion Cotillard ? C’est une des plus incroyable­s ac trices avec lesquelles j’ai eu la chance de tourner. Une énorme pro, d’un perfection­nisme épatant. Pour la scène finale, où elle écrit une lettre à sa fille, elle est allée jusqu’à étudier la graphologi­e de l’époque. Pour chaque scène, elle fait des propositio­ns différente­s, toutes plus intéressan­tes les unes que les autres. C’est presque trop, parce qu’après on a l’embarras du choix. En plus, elle est belle et c’est une femme charmante. C’est une joie de travailler avec elle.

L’accent français de Brad Pitt, par contre, laisse à désirer... C’est vrai. Pourtant, il habite en France une partie de l’année. Ça a été aussi difficile pour lui que pour Marion d’apprendre à tirer à la mitraillet­te. À sa décharge, il faut dire qu’il n’y a pas vraiment

de consensus sur l’accent français idéal. C’est un combat difficile à gagner, il me semble...

Votre sentiment sur l’élection de Donald Trump? L’Amérique est un pays compliqué qui a parfois besoin de tester les limites de sa constituti­on. Je m’efforce de rester positif en espérant qu’il en sorte quelque chose de constructi­f.

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(Photos Production)

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