Les grandes médailles Albert er remises à Paris
Le souverain a présidé mardi soir la soirée au cours de laquelle le scientifique canadien Daniel Pauly et l’académicien français Erik Orsenna ont reçu ces trophées pour leur engagement
Dans son antre parisien, il est partout sur les fresques qui ornent l’amphithéâtre éclairé par une série de lustres étincelants. Presque un siècle après sa mort, le souvenir du prince Albert 1er, surnommé « le prince des mers », est toujours bien vivant. Voilà le cadre, mardi soir de la cérémonie de remise des grandes médailles Albert 1er. Un prix institué en1949 à la mémoire du prince explorateur et remis à la Maison des Océans, siège parisien de l’Institut océanographique, rue St-Jacques dans le Ve arrondissement, qu’il a créé en 1911. Mardi soir donc, le prince Albert II était à Paris pour décerner cette médaille qui depuis 2014 a deux faces. Une pour récompenser un chercheur qualifié dans le domaine de l’océanographie. L’autre pour honorer l’engagement de personnalités de la vie publique qui oeuvrent pour faire connaître et protéger les océans. Une manière « de faire fructifier ce que nous a légué le prince Albert Ier » a souligné dans son discours le souverain, très lié à l’héritage de son trisaïeul. Notant d’ailleurs qu’en un siècle, avec le travail initié par le prince Albert-1er, « l’océan, d’un espace inconnu est devenu un espace à enjeux stratégiques » .
Raconter la mer, enseigner la vie
« Ce sont les prix les plus prestigieux de l’Institut océanographique » a rappelé ensuite ledirecteur Robert Calcagno, au moment de dévoiler le nom des lauréats, lors d’unecérémonie so chic en présence notamment de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Et, avec en fond sonore, la musique de la Palme d’or du festival de Cannes pour accompagner les récipiendaires. Pour la catégorie science, c’est le chercheur canadien Daniel Pauly qui, cette année, a été distingué dans la lignée de 68 scientifiques depuis 1949. Ses travaux sur la science de l’exploitation des ressources vivantes aquatiques, baptisée halieutiqueont notamment séduit les membres de l’Institut océanographique. Il est aussi à l’origine duprojet Sea Around Us, analysant l’impact de la pêcherie mondiale pour les océans. « Recevoir ce prix c’est un grand honneur pour tout chercheur qui étudie la mer » confie le scientifique. « Albert-1er est le premier à avoir légitimé l’océanographie et a prouvé que la science avait besoin de mécène pour avancer » . Le deuxième lauréat de la soirée est un immortel, l’académicien Erik Orsenna, élu au fauteuil de Jacques-Yves Cousteau (il y a des signes qui ne trompent pas) et salué pour son travail de transmission et de sensibilisation à travers l’écriture sur la question des océans. Un univers qu’il a notam- ment découvert en naviguant avec Isabelle Autissier. « Le petit vulgarisateur que je suis est très ému, car quand on raconte la mer, on enseigne la vie » lance au micro l’écrivain. Promettant de se mettre « au service de la vérité » pour continuer à défendremers et océans.