« Garbejaïre connection » : jusqu’à dix ans requis
« Ce dossier c’est l’illustration que le trafic de drogue se porte bien en France et dans les Alpes-Maritimes. » Au terme d’un très long réquisitoire de trois heures, le procureur de la République, Annabelle Salauze, a requis de lourdes peines hier à Grasse. Depuis lundi, le tribunal correctionnel présidé par Marc Joando juge un réseau de trafiquants de stupéfiants. Vingt-deux prévenus qui écoulaient de la drogue depuis le quartier de Garbejaïre à Valbonne. Ils arrosaient tout le secteur d’Antibes et de Biot.
€ de bénéfices en quinze mois
Coke, cannabis, méthamphétamine: les enquêteurs ont mis la main, lors des interpellations en mars 2015, sur plus de vingt kilos de drogues en tous genres ( nos éditions d’hier). Mais aussi sur des armes. Didactique, la procureure de la République a rappelé les méfaits de ces stupéfiants, notamment de la cocaïne, ses impacts sur le cerveau, le comportement. « Le cannabis est devenu le nerf d’une économie parallèle », a-t-elle ajouté. L’un des prévenus a reconnuavoir réalisé plus de 100 000 euros de bénéfices en quinze mois. S le tra- fic de drogue seporte bien, la lutte contre les stups enregistre elle aussi de jolis succès, comme le prouve ce dossier. L’enquête de la brigade de recherches de Cannes a permis d’identifier un réseau complet puis de l’appréhender. Annabelle Salauze a requis de 8 mois à 10 ans de prison pour l’ensemble des 22 prévenus. 10 ans à l’encontredeMickaël Allard, 30 ans; 8 ans contre Sahbi Saafi, 29 ans; 9 ans pour Anis Bensikali, 37 ans, 6 ans pour Giuseppe Castaldo, 44 ans. Voici la hiérarchie présumée de cette « Garbejaïre connection » établie par l’accusation. Depuis hier, les avocats de la défense plaident pour chacun de leurs 22 clients. Le jugement pourrait être rendu vendredi.