AS Monaco : quelle semaine !
Face à l’OM, les Monégasques l’ont emporté largement 4-0 et se positionnent un peu plus comme des prétendants au titre avec une cadence folle : 43 buts en 14 matches
Pour ceux qui se demandent encore jusqu’où peut aller Monaco cette saison, l’équipe de Jardim n’arrête pas de semer des indices week-end après week-end. Et la réponse semble de plus en plus évidente : l’ASM ira loin. Voire, au bout. C’est en tout cas ce qui résonne dans les travées des stades de L1, après ses matches. Bien plus que des bruits de couloirs. Avec quatre buts au compteur hier, les Monégasques augmentent d’un cheveu leur folle moyenne de buts depuis le début de saison en championnat : plus de trois par match ! Boschilia (23’), Germain par deux fois (29’, 39’) puis Carrillo (91’) n’ont laissé aucune chance à l’OM. A la mi-temps, avec trois buts pour trois tirs cadrés, le suspense était KO. Et les rouge et blanc rattrapaient sur le plan comptable l’OGC Nice. Ils devancent ce matin leur voisin qui affronte Bastia (17h). Seule la différence de buts les sépare. Dans ce mano à mano, serré sur le papier, l’ASM semble prendre le dessus. Du moins sur le plan psychologique, tant ses victoires marquent les esprits. La prestation des Marseillais n’a pas été des plus clinquantes, c’est vrai, mais on ne fait quand même pas exploser toutes les défenses de France et d’Europe sans un minimum de talents et de fonds de jeu.
Libéré par Boschilia
L’équipe de Jardim, préparée à la bonne entame de match olympienne, n’a pas paniqué. Signe d’un groupe en pleine confiance. Monaco a continué de s’appuyer sur les principes de jeu qui font de lui un prétendant au titre : passer par les couloirs ; user techniquement et nerveusement un adversaire agacé par les sorties de balle précises et montées tranchantes. Dans l’axe, la rampe de lancement Fabinho-Bakayoko a encore régné sans partage. En l’absence de Benjamin Mendy à gauche, le jeu mo- négasque penchait fortement à droite, où le duo Sidibé-Silva perturbait plus franchement l’arrière-garde phocéenne que son pendant Raggi-Boschilia. Les trois butsmonégasques en première période sont venus de là, où par effet ricochet Alessandrini était remplacé par Njié avant la pause. Le milieu gauche de l’OMavait pour mission de verrouiller le couloir... il s’y est noyé. Silva, lui, volait. Si Garcia avait annoncé que son équipe n’était pas venue en « victime expiatoire » , les jambes marseillaises semblaient tout de même pétrifiées au coup d’envoi. Dans l’engagement, les Phocéens n’ont pas bousculé plus que ça les Monégasques. Vingt minutes appliquées jusqu’au coup de patte de Boschilia. Un coup franc fabuleux aux airs de coup de massue. Son troisième de la saison (à titre de comparaison, Juninho en avait planté cinq en une saison, un record) ! On jouait alors la 23e minute… et le château de cartes commençait à s’écrouler. « Face à ce genre d’équipe et à la qualité de ces joueurs, cela ne pardonne pas » , avouait Bafé Gomis. Apartir de là, l’histoire était connue de tous. « Notre force cette saison, c’est d’être capable de mener 2 ou 3-0, et de toujours continuer de jouer et presser haut l’adversaire, expliquait Germain, auteur d’un doublé. Le but de Gabriel nous a libérés, notamment dans l’entrejeu, confirmait-il. Ensuite, on a déroulé. Comme nous le faisons depuis le début de saison. » Un cauchemar pour l’adversaire et un bonheur pour les fans de l’ASM. Il y a bien longtemps qu’une équipe monégasque n’avait pas autant dominé son sujet. Avec la manière. Tout un art.