Sida : hommages en dessins
Hier, huit courtepointes géantes ont été déployées pour rendre hommage aux personnes emportées par le VIH
Joël, 30 ans. Thierry, 33. Martine, 52. Christian, 33. Marc, 47… » L’atmosphère s’alourdit à chaque nom égrené dans la salle de conférence du Musée océanographique. Le nom despersonnes affiliéesà Fight Aids Monaco (FAM) qui, ces dernières années, ont été emportées par le sida. L’émotionmonte encored’un cran quand on entend qu’un petit garçon de 7 ans, Ariel, a fait partie des victimes. Et d’un cran encore, à l’énoncé de la disparition, cette année, de Massaga, 77 ans, la doyenne de Fight Aids Monaco. « Une toute petite bonne femme mais une grande dame » , comme la qualifie la princesse Stéphanie, la présidente de l’association de lutte contre le sida ( lire notre interview ci-dessous).
« Un moment fort »
Hier, dans cette grande salle où sont réunis, autour de la princesse, les bénévoles, les permanents et les affiliés de FAM, le conseillerministre de la Santé Stéphane Valéri et quelques élus, tous portant l’écharpe rouge, symbole de la lutte contre le VIH, l’heure est au recueillement. Ausouvenir de tous ceux que la maladie a emportés. Pour leur rendre hommage, bénévoles et affiliés ont déployés les huit courtepointes réalisées de- puis 2011 en mémoire des 72 victimes de la maladie, toutes ayant un lien avec l’association monégasque. Sur ces tissus de la taille d’un linceul rassemblés en huit courtepointes de 4 mètres sur 4, ont été réalisés des dessins en mémoire des personnes emportées par la maladie, par les bénévoles et les affiliés. Des dessins complétés d’un prénom et de deux dates: la naissance et de décès. « C’est un moment fort dans la vie de l’association, explique Hervé Aeschbach, le coordonnateur de Fight Aids Monaco. D’abordpour la préparation des courtepointes, où bénévoles et affiliés s’emploient pour dessiner, coudre, assembler. Il y a beaucoup d’heures de travail, au cours desquelles tous parlent des personnes qu’ils honorent. Et puis aujourd’hui, la présentation des courtepointes au public est le se- cond temps fort. » Quelques-unes de ces oeuvres de 16 m2, aussi naïves que touchantes, seront exposées au Ministère d’État, au Conseil national ou encore au Lycée technique et hôtelier. Enattendant d’êtreànouveau déployées l’an prochain, pour la 7e éditionde cette cérémonie organisée à quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre.