Les demandes de nullité balayées par le tribunal
« Nous sommes de Monaco! Et Claudio et Paolo Marzocco n’ont agi qu’à Monaco. Rien
qu’à Monaco! » Me Luc Brossollet le répète volontiers, ses clients ne sont pas Français. Ils ne relèvent donc pas d’une juridiction française. L’avocat des promoteurs de la Tour Odéon n’est d’ailleurs pas le seul à le plaider. Aux intérêts de Sylvio Perlino, un autre résident monégasque également renvoyé dans ce procès pour avoir procédé à des montages offshore auprofit de la famille du sénateur Vestri, suit également ce raisonnement juridique: « On ne peut pas juger un étranger, pour des faits commis à l’étranger et qui ne constituent même pas un délit dans son pays. » « Désinvolture judiciaire » Ce n’est pourtant pas l’avis du tribunal qui, hier, a balayé toutes les demandes de nullité. Acommencer par celle formulée par les avocats du mairede Beausoleil, Gérard Spi----
nelli. Me Marie-Alix Canu-Bernard, estime que l’ordonnance qui renvoie son client en correctionnelle manque pour le moins de précisions: « Je ne sais même pas ce que l’on me reproche. Sur quoi voulez-vous qu’on se défende? Je devrais conseilleràmon client de se taire ou de quitter la salle... » Finalement Gérard Spinelli reste assis au premier rang et ses avocats à ses côtés. Là encore le tribunal a renvoyé l’incident au fond. En dépit du renfort du tonitruant Eric Dupond-Moretti: « Quelles dates? Quels lieux? Quels actes? Quelles sommes d’argent? » Pour cet autre avocat des frères Marzocco, toutes ces questions restent en suspens :
« Ace niveau-là ce n’est plus du détail, c’est
de la désinvolture judiciaire » , s’indigne Me Dupond-Moretti qui considère que ses clients « n’ont même pas été mis en exa
men » . Ils n’auraient jamais reçu la notificationpar courrier du juge Duchaîne qui instruit l’affaire. Ce qui ne les empêchera pas pour autant d’être jugés.