Les bonnes oeuvres d’un singulier triathlète
Il pouvait laisser sa Lamborghini garée en bas de son immeuble de Las Planas sans craindre les vandales ou les voleurs. Christophe Dicranian, 35 ans, savait se faire apprécier de son quartier comme en attestent les messages de soutien qui nous ont été transmis depuis la date de son incarcération. « Un
homme avec de vraies valeurs », affirme l’une de ses connaissances qui préfère garder l’anonymat. De quoi faire sourire les enquêteurs de la PJ qui le considèrent comme un authentique caïd du marché de la drogue azuréen.
Soupçon de blanchiment
« Il achète des motocross pour les jeunes du quartier pour qu’ils puissent se divertir au lieu de les voir traîner en bas des immeubles, fumer et dégrader les parties communes », explique l’un de ses admirateurs. « Il commande des pizzas par dizaines », « il a réglé mille et une histoires dans le quartier entre jeunes ». « Il aide des mamans isolées sans
ressources pour la rentrée scolaire. Voilà pourquoi il était res
pecté », précise un proche dans un e-mail. Son cercle d’amis ne se limitait pas à son quartier. Sa passion du sport, notamment du triathlon, pour lequel il parcourait la planète, lui a permis de tisser des liens très forts avec d’autres athlètes. Une confrérie qui ne se doutait pas de ses activités occultes. Actionnaires de plusieurs bars lounge, Christophe Dicranian a été rattrapé par une enquête financière sur des soupçons de blanchiment. Les investigations ont ensuite débouché sur la mise au jour d’un vaste trafic de drogue. Me Audrey Vazzana, son avocat, s’était insurgée contre la PJ qui estimait que Dicranian avait défié un autre parrain local: « Des propos irresponsables censés colorer le dossier mais qui ne correspondent pas à la réalité ni à la personnalité de mon client. »