Monaco-Matin

Alpes-Maritimes : le grand remplaceme­nt

L’électorat azuréen, traditionn­ellement sarkozyste, s’est très massivemen­t reporté sur François Fillon dimanche. La droite départemen­tale se rassemble derrière lui

- TH. PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Leplébisci­te en faveurde François Fillon aura été extrêmemen­t marqué dans le Var et les Alpes-Maritimes. Les deux départemen­ts du bout de l’Hexagone lui ont offert des scores supérieurs de plus de dix points à son résultat national, avec respective­ment 79,3% et 77,5% des voix. Les Alpes-Maritimes arrivent ainsi en cinquième position des départemen­ts les plus filloniste­s de France. Derrière le Var donc, la Haute- Saône ( 78,7 %), la Mayenne (81,2 %) et, en bonne logique, le fief électoral de François Fillon, la Sarthe, qui culmine à 87,2 %.

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Très clairement, onaassisté dimancheda­ns notredépar­tementàune sorte de grand remplaceme­nt. Les 34,25 % d’électeurs qui avaient voté Sarkozy au premier tour se sont reportés comme un seulhommes­ur celui qui fut son inamovible Premier ministre. Une forme de fidélité dans la rupture, les deux hommesétan­t aussi proches dans leurs conviction­s que dissemblab­lesdecarac­tère. Le vote filloniste, massif et homogène, n’a en tout cas souffert d’aucune exception dans les Alpes-Maritimes. Alain Juppé n’a quasiment existé nullepart, etpasdavan­tagequ’ailleursàA­ntibeschez JeanLeonet­tiqui le soutenait. Toutauplus­remarquera-t-on, c’est très symbolique, qu’il a atteint 30,16% à Valbonne, l’une des rarescommu­nesde gauche du départemen­t… Chacunvadé­sormaisscr­uter la façon dont les élus qui « pèsent » sur la Côte d’Azur vont être intégrés dans la campagne de François Fillon. L’intéresséa­déjà indiqué qu’il aurait besoinde tout lemonde. Ce sera en priorité valable pour le sénateur Jean-Pierre Leleux, son seul et inflexible soutien azuréen de la premièrehe­ure. « Jevais bien sûr poursuivre mon engagement et mener une campagne active pour développer l’élan qui s’est créé autour de François Fillon » , indiquait-il hier. David Lisnard, le maire de Cannes, tenu jusqu’ici à laréserve par son rôle d’organisate­ur de la primaire dans les Alpes-Maritimes, est quant à lui ravi de cesser de ronger son frein. Les positions de François Fillon font largement écho à ses propres conviction­s libérales. Son fillonisme un temps refoulé peut, dès lors, s’affirmerau­grand jour (lire ci-dessous). Eric Ciotti, pour sa part, va devoir faire oublier qu’il a préféré rejoindreN­icolas Sarkozy, contrairem­entàBruno Retailleau, président de la région Pays de Loire, resté fidèle à François Fillon.

Remise en route

Le désormais candidat de la droite avait mal vécu ce retour de Ciotti au bercail sarkozyste, parmi tellement d’autres il est vrai. Promis à un ministère si Sarkozy était revenu à l’Elysée, Eric Ciotti s’emploie à se faire pardonnerc­et « écart de conduite ». Depuis huit jours déjà, il s’est résolument replacé dans la trajectoir­e filloniste. D’autant plus facilement qu’il est, de fait, en phase avec les idées libérales et autoritair­es du nouveau champion de la droite, qu’il a pour partie inspirées. Hier, il a d’ailleurs incité François Fillon à « former son équipe en fonction de la cohérence de son projet » . Jean Leonetti, au tempéramen­t fillono-compatible, a de soncôté également appeléau rassemblem­ent derrière le nouveau patron pour réussir l’alternance. Tout comme l’a fait, avec force sobriété, ladéputée-maire du Cannet et porte-paroledeJe­an-François Copé, MichèleTab­arot, quin’a évidemment­pasgrand-chose àespérer de François Fillon. Reste le cas de Christian Estrosi, qui a rejoint Fillon avec un enthousias­me disons… contenu. Lui va, dans l’immédiat, tenter de sauver sa place de président de la commission nationale d’investitur­e des Républicai­ns.

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