Smic : le coup de pouce a duplomb dans l’aile
Legroupe d’experts sur le Smic s’est prononcé contre un « coup de pouce » au 1er janvier, selon son rapportannuel transmis, hier, aux partenaires sociaux, dans lequel il juge une hausse de la prime d’activité plus « efficace » pour lutter contre la pauvreté. L’exécutifannonceraofficiellement leniveau de revalorisation du Smic lors d’une réunion de laCommission nationale de la négociation collective (CNNC), qui doit se tenir le19décembre, préciset-il. Consulté depuis 2008 avant chaque revalorisation annuelledusalaireminimum, le groupe d’experts a toujours déconseilléaugouvernement d’accorder un « coup de pouce ». Adéfaut, le Smic bénéficie chaque 1er janvier d’une hausse mécanique, calculéeselondeux critères: l’inflationhors tabac pour les 20 % de ménages aux revenus les plus faibles et lamoitiédu gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE).
Cette année encore, « aller audelà de la formule légale d’indexation introduirait un risque de déstabilisationàpartir d’une situation[ économique] encore fragile », écrivent les experts dans leurrapport, dévoilé par Les Échos. Ils appellent « à la prudence et à lamodération » et justifient leur préconisation par le fait que « laconjoncture de l’emploi reste précaire » et
quel’embellie actuelle estdue « probablement plus auxmesures d’allègement du coût du travail qu’à la conjoncture économique ». Lorsdeladernièrerevalorisation, début 2016, le salaireminimum avait augmenté de 0,6 %, atteignant 1 466,62 € bruts mensuels (9,67 € de l’heure) et 1 141,61€ nets. Les experts estiment, par ailleurs, que le Smic « n’apparaît pas comme l’instrument de redistribution le plus efficace », lui préférant la prime d’activité. Ce dispositif, qui a fusionné en début d’année le RSAactivité et laprime pour l’emploi, offreuncomplément de revenus aux travailleurs pauvres.
Privilégier les ménages modestes
« La pauvreté comme l’inégalité diminuent plus fortement sous l’effet d’une revalorisation de la prime d’activité que sous l’effet d’une hausse du Smic », tranche le groupe, qui a comparéles effets d’unehaussede 1% du Smic avec ceux d’une revalorisation équivalente de la prime d’activité. Lahausse du Smic bénéficierait à tous les ménages dont au moins un des membres est rémunéréautourduSmic, mêmesi l’autremembredisposederevenus élevés, tandis qu’une haussede laprimed’activité neconcerneraitquelesménagesmodestes, ses règlesd’éligibilité tenantcomptedesressources totales du ménage.