Air Cocaïne : des élus volent au secours de Pisapia
Nicolas Pisapia, condamné à 20 ans de prison en République dominicaine, bénéficiera-t-il du soutien diplomatique de la France? Ce quadragénaire a été arrêté en 2013 à Punta Cana alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans un avion, chargé de drogue, à destination de Saint-Tropez. Alors que son sort reste suspendu à un ultime recours devant la Cour suprême dominicaine, des parlementaires sont décidés à « mettre en place un collectif » pour décrocher un rendez-vous avec le président de la République afin d’évoquer « l’affaire Pisapia ».
Quels arguments?
Ce collectif d’élus est sensible aux arguments de l’association de soutienàNicolas Pisapia (ASNP). « Sans nous prononcer sur le fond, nous tenons à dénoncer les irrégularités qui ont abouti à cette condamnation » , résume Philippe Malburet, président de l’ASNP. Pièces artificielles ou manquantes, témoignages douteux... Les griefs sont nombreux. « Nicolas Pisapia a été privé de justice, renchérit son avocatMe JulienPinelli. Il ne reçoit pas le soutien que doit recevoir un citoyen français face à un péril à l’étranger. » « L’ancien et l’actuel président de la République se sont déjà impliqués dans des dossiers en Indonésie [l’affaire Serge Altaoui, ndlr] ou au Mexique [Florence Cassez, ndlr], on demande l’équité, commente Jean- Pierre Maggi, député-maire de Ve- laux (Bouches-du-Rhône). Nous ne sommes pas là pour juger l’affaire mais pour que les droits soient respectés. »
Qui sont les élus mobilisés?
Aux côtés de cet élude gauche, Christian Kert, député LR des Bouches-du-Rhône, propose à ses collègues parlementaires « d’aller à l’Élysée sans rendez-vous et exiger que nous soyons reçus ». Jusqu’à présent, les sollicitations sont restées lettres mortes. « Parfois, il faut créer l’incident. » Trois autres parlementaires auraient rallié la cause du collectif, selon Philippe Malburet, citant également des élus locaux tels que le maire varois de Saint-Zacharie. Et d’indiquer que Marc Vuillemot, maire PS de La Seyne, a écrit à François Hollan de. Les conseillers municipaux marseillaisMarie-Françoise Palloix et Jean-Marc Coppola (PCF) sont également engagés. De son côté, EdouardBaldo, éluàAix-enProvence et proche de Robert Badinter, a annoncé qu’il allait solliciter le soutien de l’ancien ministre de la Justice. « Le recours devant la Cour suprême implique une décision politique, explique Me JulienPinelli, le ministère public y est représenté par le garde des Sceaux. Le regard porté par les autorités françaises en direction de leurs homologues pourrait trouver un écho. Il ne s’agit pas d’obtenir un regard bienveillant ou clément, mais un regard objectif et professionnel. »