« Seul le futurm’intéresse »
Au sortir d’une saison 2016 jalonnée de maintes déceptions, Fabio Quartararo s’est engouffré dans l’ascenseur pour prendre ses marques à l’étage supérieur. Premières impressions...
Du passé proche, il a déjà fait table rase. Adieu KTM, bonjour Kalex. Sitôt conclue cette deuxièmesaison en Mondial Moto3 indigne de son talent (13e du championnat sans avoir gravi le moindre podium), Fabio Quartararoest entré directdans l’ascenseur en laissant derrière lui un bilan empli de déception et de frustration. Cap sur le Moto2, nouveau chapitre que le petit prodige niçois de 17 ans, successeur d’Alex Rins au sein de l’écurie conduite par le double champion du monde 250 Sito Pons, vient d’entamer la poignée dans lecoin sur les pistes espagnoles despremiers tests collectifs 2017.
Fabio, vous voilà à l’aube d’un breakdedeux mois sans course ni test officiel. Ça ne va pas être tropdur de tenir la distance? Non, parce qu’il y aura quelques piqûres de rappel en cours de chemin. Cet hiver, je vais m’entraîner plusieurs fois au guidon d’une Honda CBR, histoire de garder le rythme. En Espagne certainement, et peut- être en France également si les températures restent douces. Par rapport à la Moto, c’est comparable côté moteur. En revanche, le châssis est moins rigide.
On imagine que vous avez facilement tourné la page en fin de saison... Sûr qu’il n’a pas fallu me forcer! J’étais vraiment impatient de mettre un point final et d’entamer un nouveau challenge. Avec à Fabio Quartararo : « Lors des tests Moto, à Jerez et Valencia, chaque run m’a permis de progresser. »
peine deux ou trois courses correctes sur un total de dixhuit week- ends, le bilan se situe à des années-lumière de ce que j’espérais. En un mot, ce fut undésastre.
Les raisons de ce désastre, vous les avez cernées? Aujourd’hui, je ne me pose plus de questions. Quelle utilité de continuer à se demander pourquoi la motoneme convenait pas ici ou là? Ruminer le passé ne sert à rien. Je sais ce qui n’a pas fonctionné globalement. Mais maintenant, je regarde devant. Seul le futur m’intéresse.
Àunmoment, avez-vous envisagé de rempiler pour
une troisième saison en Moto ? Début , c’était une piste encore possible. Mais j’ai ensuite grandi de centimètres. Aujourd’hui, je mesure , met je pèse kilos. Un paramètre clé à l’heure du choix, compte tenu des nombreux ‘‘poids plume’’ évoluant en Moto.
Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur du team Paginas Amarillas HP ? Cette équipe a servi de tremplin à des pilotes tels que Pol Espargaro, Maverick Viñales, Alex Rins. Alors qu’ils ont des styles très différents au guidon, tous ont réussi à
« performer » sous la houlette de SitoPons. Assez pour décrocher un guidon d’usine en MotoGP. Comment se sont déroulés les premiers essais? Super bien! À Jerez, j’ai enchaîné tours en deux jours, puis environ à Valencia la semaine suivante. Aucun problème physique. La Moto est plus lourde de kilos et deux fois plus puissante ( chevaux, ndlr). Il faut s’habituer petit à petit.
Chaque run m’a permis de progresser, mais je ne vous cache pas qu’il y a encore beaucoup de travail à accomplir.
Peut-on direque vous avez retrouvéun certain plaisir de piloter? Boucler autant de tours sans le moindre souci, c’est agréable, en effet. L’équipe a pris en comptema manière de piloter. Elle s’adapte. Nous avons établi un dialogue constructif.
ÀValence, vous avez signé le temps. Quelle valeur faut-il accorder à la hiérarchie de ces essais? Peu importe les positions. Certains roulaient sans transpondeur. D’autres ont chaussé des pneus tendres. Chez nous, on s’est concentrés sur les gommes dures, sur leur usure. On a privilégié les conditions ‘‘course’’. L’essentiel, à mes yeux, c’est la marge de progression. On s’est croisé lors du dernier GP , lorsque je suis monté sur sa moto pour fairema position. Même si son style très coulé, façon Lorenzo, diffère beaucoup du mien, il m’a donné quelques tuyaux utiles.
Et Randy de Puniet, votre nouveau coach, que vous apporte-t-il? Randy est venuàmon secours cet été. Comme je suis du genre hyperactif dans les paddocks, il m’a d’abord calmé, stabilisé. À son contact, j’ai un peu modifié mon approche et peaufiné certains détails. On s’entend bien, donc j’espère que notre collaboration se prolongera l’an prochain.
En , justement, vous viserez haut d’emblée ou ce seraune saison d’apprentissage? Trop tôt pour le dire. Là, honnêtement, je manque de repères et de points de comparaison. Alors mieux vaut attendre les tests IRTA fixés en février et mars, et même la course d’ouverture, au Qatar, avant d’affiner l’objectif...