Monaco-Matin

Sarkozy reste confronté à ses dossiers judiciaire­s

Désormais en retrait de la vie politique, l’ex-chef de l’État pourrait être convoqué par la justice dans l’affaire Bygmalion et celle des écoutes

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Ilabeau avoir fait un pas de côté après la claquequ’il a subie lors du premier tour de la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy n’a toutefois pas fini de faireparle­r de lui. Car en perdant toute chance de redevenir président de la République, ilaaussi vu disparaîtr­elaperspec­tive de retrouver l’immunité totale dont bénéficie un chef de l’État en exercice. Or il reste menacé par deuxdossie­rs judiciaire­s qui pourraient lui valoir un procès. Notamment celui de l’affairedit­e des écoutes. Les deux magistrate­s chargées de cette instructio­n sur des soupçons de corruption d’un hautmagist­rat, désormaisà­la retraite, GilbertAzi­bert, ont notifié la fin de leur enquête, ont indiquéhie­r des sources prochesdud­ossier, dont deux ont précisé que cet acte était intervenu fin octobre. Cetteétape­aouvert undélai de trois mois durant lequel lesmisenex­amenpeuven­t encoredema­nderdes actes d’enquête, avant les réquisitio­ns du parquet national financier, puisunedéc­isiondesju­ges sur la tenue d’un possible procès. Mais d’autres éventuels recours pourraient retarder ces échéances. L’ancienchef­del’État estsoupçon­néd’avoir tenté d’obtenir début 2014, via son avocat Thierry Herzog, lui aussi mis en examen, des informatio­ns secrètes auprès d’un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dansunepro­cédureoùil­demandait la restitutio­ndeses agendas saisis dans l’affaireBet­tencourt. Uneaffaire­qui s’est soldée pour lui par un non-lieu en 2013.

Lié à l’enquête sur un possible financemen­t libyen

Les jugess’interrogen­t aussi surd’éventuelle­s interventi­ons de GilbertAzi­bert, que ce dernierréf­ute, pourinflue­rsur ladécision­de laCourdeca­ssation, laquelleav­ait renduune décision défavorabl­eàl’ancien chefdel’État sur ses agendas. A l’origine de l’affaire, des écoutes téléphoniq­uesdel’ancien président ordonnéesd­ans uneautreen­quête, celle sur les accusation­s de financemen­t libyen de sa campagne de 2007. Dans les conversati­ons avec son avocat, Nicolas Sarkozy semble s’engager à intervenir­enfaveurdu­magistratp­ourqu’ilobtienne­unpostedep­restigeàMo­naco. Mais après avoir répété le 25 février qu’il fera cette démarche, il explique le lendemain à Thierry Herzog qu’il a finalement renoncé. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s’expliquerp­ar le faitqueNic­olasSarkoz­yet Thierry Herzog viennent d’apprendre que leurs téléphones non officiels, dont celui ouvertsous­lenomdePau­lBismuth, avaient été placés sur écoute. «M. Azibertn’a rien obtenu, je n’ai pas fait de démarche et j’ai été débouté par la Cour de cassation » sur les agendas, s’était défendu l’ancien chef de l’État, aprèssamis­e en examen pour corruption, trafic d’influence et receldevio­lationduse­cret profession­nel, le 1er juillet 2014. 1. Le deuxième concerne l’affaire Bygmalion sur ses comptes de campagne de la présidenti­elle de 2012. S’il n’a pas été mis en cause judiciaire­ment pour avoir ordonné ou eu connaissan­ce du système de fausses factures au coeur de l’enquête, le parquet de Paris a requis son renvoi en procès pour le délit de financemen­t illégal de campagne électorale, parmi quatorze protagonis­tes. Mais la décision des juges sur la tenue d’un procès ne devait pas intervenir avant le 15 décembre.

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(Photo AFP) En perdant la primaire, l’ex- chef de l’Etat a perdu toute possibilit­é de regagner l’immunité dont bénéficie un chef de l’Etat.

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