«Chemise arrachée» àAir France: prison avec sursis
Les images de deux dirigeants d’Air France, l’un torse nu, l’autre lachemise en lambeaux, avaient fait le tour du monde trois ex-salariés de la compagnie aérienne françaiseont été condamnés hier à des peines de3à4mois de prison avecsursis, et deux ont été relaxés Poursuivis pour des dégradations commises sur le portail d’accès au siège de la compagnieaérienneàRoissy, aunordest de Paris, dixautressalariés de la compagnie se sont vu infliger une amende de 500 euros. L’avocate de onze des prévenus, LiliaMhissen, a jugé « scandaleuses » ces condamnations et conseillera à ses clients de faire appel. « La justice n’est pas indépendante, elle s’est rangée du côté des puissants » , a affirmé de son côté Miguel Fortea, secrétaire général du syndicat CGT Air France. Les cinq qui étaientpoursuivis pourviolences sont tous adhérents de ce syndicat, qui comptait deux autres adhérents sur le banc des prévenus. Les prévenus ont « déjà été sanctionnés au niveau de l’entreprise » puisque que quatre des cinq prévenus pour violence ont été licenciés pour faute lourde, a rappelé de son côté ChristopheMalloggi, secrétaire général du syndicat Force ouvrière Air France. « Air France est tout à fait satisfaite » , « c’est un jugement équilibré qui confirme que la violence doit être sanctionnée » , a réagi à l’opposé Franck Raimbault, directeur juridique Air France, à la sortie de l’audience. « Les salariés d’Air France, traités de voyous par [Manuel] Valls, paient cher la chemise de leurs cadres » , a par ailleurs tweeté Jean-Luc Mélenchon, candidat de gauche radicale à l’élection présidentielle, en référence à des propos du Premier ministre sur les fauteurs de trouble.
1. Le5 octobre 2015, lors d’un Comité central d’entreprise durant lequel un projet de restructuration menaçant plusieurs milliers d’emplois avait été présenté, Xavier Broseta, DRH d’Air France à l’époque, et Pierre Plissonnier, responsabledulong-courrier, avaient dû fuir sous les huées et escalader un grillage pour échapper aux manifestants. 2. Des doutes subsistaient sur l’implicationdes deux hommes qui ont été relaxés. Du reste, le président du tribunal avait reconnu, lors du procès fin septembre dernier, que tous les participants à ces violences n’avaient pu être identifiés.