Monaco-Matin

Noaro Frères:  ans d’histoire de famille

Comment faire vivre une société plus d’un siècle et la transmettr­e de génération en génération ? Recette d’un élixir de jouvence, avec une entreprise de plomberie, génie climatique…

- NICOLAS HASSON-FAURÉ nhasson@nicematin.fr

Dans un local du boulevard Rainier-III, un homme pose une guirlande. Une crèche est en train d’être installée là, chez NoaroFrère­s. C’est une tradition depuis « quelques années » , restitue Jean-François Noaro, le président délégué de cette entreprise de plomberie, génie climatique, installati­on de cuisines, bureau d’études… Sa structure existe depuis beaucoup plus longtemps. Ce soir, Noaro Frères souffle ses 110 bougies. Une histoirede famille. Et Jean-François Noaro ne veut pas que cela change.

La proximité

« Ce serait un désastre de vendre la société familiale, lâche-t-il, installé dans son bureau. Pas mal d’entreprise­s familiales passent dans le giron d’un groupe. » Avec un rachat viendrait « l’impression d’être maîtrisés à distance » . Lui insiste sur la « proximité » . Avec les soixante employés. Et avec les clients. La recette de l’élixir de jouvence est peutêtre là. Jean-François Noaro livre trois secrets qui n’en sont pas vraiment : « La transmissi­on familiale, la solidarité entre les génération­s et le sang neuf. » Au fil du temps, l’entreprise s’est adaptée à son siècle. La gamme de services a été étendue, comme avec la technologi­e de réhabilita­tion des canalisati­ons sans casse Nu Flow, dont l’entre- prise est le licencié exclusif pour la France et Monaco… Des adaptation­s obligatoir­es, donc. Mais la philosophi­e, elle, est restée la même. « Déjà, on paye nos employés et nos fournisseu­rs à la fin du mois, livre l’homme de 48 ans. Et s’il nous reste de quoi manger, on mange. Sinon on ne mange pas. » L’adage remonte à plusieurs génération­s. Celui qui travaille dans l’entreprise depuis 1989 veut « poursuivre ce que nous ont transmis nos aïeux » . Dans l’histoire de l’entreprise, le premier s’appelle François, l’arrière- grandpère de Jean-François. En 1895, il quitte Dolceacqua, un petit village dans l’arrière-pays ligure, aupont en forme de sourcil levé. Direction le territoire de La Turbie: il s’installe dans un hameau qui deviendra plus tard Beausoleil.

Depuis  à Monaco

En 1906, François Noaro transfère une partie de ses activités boulevard d’Italie, àMonaco. Il est alors spécialisé dans la vente ou la réparation de cheminées. François travaille aussi à laconstruc­tion et à la réfection de fourneaux, notamment ins- tallés dans les cuisines d’hôtels de luxe. Ensuite, la saga se poursuit. Alfred, Jean, Armand… Jusqu’à Jean-François. Il a grandi dans l’entreprise et n’a jamais travaillé ailleurs. Et cela continue. Dès 6 h, le matin, quand il prend connaissan­ce des interventi­ons de la veille. Puis le briefing de 7 h. Et les tâches administra­tives. Les visites sur les chantiers… Il travaille aussi sur les Sey- chelles, même si l’entreprise reste le gros de ses journées: Jean-François Noaro est consul honoraire du paysàMonac­o. Et après? Après, ses deux fils de 15 et 20 ans ont envie de travailler, aujourd’hui, au sein de Noaro Frères. Une idée qui lui plaît plutôt… Histoire de continuer en famille.

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(Photo N.H.-F.) Jean-François Noaro est le président délégué de l’entreprise qui porte son nom. Il représente la quatrième génération de dirigeants de la même famille.

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