Noaro Frères: ans d’histoire de famille
Comment faire vivre une société plus d’un siècle et la transmettre de génération en génération ? Recette d’un élixir de jouvence, avec une entreprise de plomberie, génie climatique…
Dans un local du boulevard Rainier-III, un homme pose une guirlande. Une crèche est en train d’être installée là, chez NoaroFrères. C’est une tradition depuis « quelques années » , restitue Jean-François Noaro, le président délégué de cette entreprise de plomberie, génie climatique, installation de cuisines, bureau d’études… Sa structure existe depuis beaucoup plus longtemps. Ce soir, Noaro Frères souffle ses 110 bougies. Une histoirede famille. Et Jean-François Noaro ne veut pas que cela change.
La proximité
« Ce serait un désastre de vendre la société familiale, lâche-t-il, installé dans son bureau. Pas mal d’entreprises familiales passent dans le giron d’un groupe. » Avec un rachat viendrait « l’impression d’être maîtrisés à distance » . Lui insiste sur la « proximité » . Avec les soixante employés. Et avec les clients. La recette de l’élixir de jouvence est peutêtre là. Jean-François Noaro livre trois secrets qui n’en sont pas vraiment : « La transmission familiale, la solidarité entre les générations et le sang neuf. » Au fil du temps, l’entreprise s’est adaptée à son siècle. La gamme de services a été étendue, comme avec la technologie de réhabilitation des canalisations sans casse Nu Flow, dont l’entre- prise est le licencié exclusif pour la France et Monaco… Des adaptations obligatoires, donc. Mais la philosophie, elle, est restée la même. « Déjà, on paye nos employés et nos fournisseurs à la fin du mois, livre l’homme de 48 ans. Et s’il nous reste de quoi manger, on mange. Sinon on ne mange pas. » L’adage remonte à plusieurs générations. Celui qui travaille dans l’entreprise depuis 1989 veut « poursuivre ce que nous ont transmis nos aïeux » . Dans l’histoire de l’entreprise, le premier s’appelle François, l’arrière- grandpère de Jean-François. En 1895, il quitte Dolceacqua, un petit village dans l’arrière-pays ligure, aupont en forme de sourcil levé. Direction le territoire de La Turbie: il s’installe dans un hameau qui deviendra plus tard Beausoleil.
Depuis à Monaco
En 1906, François Noaro transfère une partie de ses activités boulevard d’Italie, àMonaco. Il est alors spécialisé dans la vente ou la réparation de cheminées. François travaille aussi à laconstruction et à la réfection de fourneaux, notamment ins- tallés dans les cuisines d’hôtels de luxe. Ensuite, la saga se poursuit. Alfred, Jean, Armand… Jusqu’à Jean-François. Il a grandi dans l’entreprise et n’a jamais travaillé ailleurs. Et cela continue. Dès 6 h, le matin, quand il prend connaissance des interventions de la veille. Puis le briefing de 7 h. Et les tâches administratives. Les visites sur les chantiers… Il travaille aussi sur les Sey- chelles, même si l’entreprise reste le gros de ses journées: Jean-François Noaro est consul honoraire du paysàMonaco. Et après? Après, ses deux fils de 15 et 20 ans ont envie de travailler, aujourd’hui, au sein de Noaro Frères. Une idée qui lui plaît plutôt… Histoire de continuer en famille.