S. Pinel : «Le PS fautif de l’éclatementàgauche»
Sylvia Pinel, 39 ans, députée du Tarn-et-Garonne et présidente du Parti radical de gauche, portera les couleurs de ce dernier directement à la présidentielle, sanspasser par la primaire de gauche. Sous le feu roulant de son bel accent du Sud-Ouest, celle qui fut deux fois ministre de François Hollande, au Commerce et au Logement, salue le renoncement du Président, tout en pointant les effets pervers de la primaire. Je salue sa dignité et son sens des responsabilités. Il a su placer la France au- dessus de son destin personnel. François Hollande laisse le pays dans une situation assainie et offre à la gauche de nouvelles perspectives pour rassembler les Français.
La primaire, c’est pour vous une hérésie? Dès que Jean-Christophe Cambadélis a lancé cette primaire sans consulter les alliés traditionnels du PS, j’ai trouvé cela surprenant. Et le fait de devoir en outre s’engager à soutenir celui qui en sortira n’a pas entraîné l’enthousiasme des militants radicaux. On aurait pu se trouver en situation de soutenir un candidat peu radicalcompatible. C’est pour cela que nos militants ont fait le choix de l’indépendance.
En vous alignant à la présidentielle, parmi d’autres, vous allez participer au suicide collectif de la gauche… Nous avons toujours été des partenaires responsables. Depuis des mois, j’ai lancé un appel à lagauche de gouvernement, pour qu’on trouve des solutions. Cet appel n’a pas été entendu. Les radicaux ne sont pas des va-t- en- guerre. Le premier fautif de l’éclatement à gauche est le PS, qui n’a pas créé les conditions du rassemblement. Je le présenterai en janvier. Il s’inscrira dans ce qui a fait l’histoire du radicalisme, tout en étant modernisé, autour des valeurs de la République, de la laïcité, des libertés, de la sécurité, de l’Europe. Il y aura aussi beaucoup de propositions sur la question économique, dans un cadre de centre gauche, républicain, laïc et progressiste. On ne peut plus avoir une vision axée sur la lutte des classes, qui est dépassée. Il faut soutenir les entreprises, et non les patrons, en épaulant notamment les TPE-PME, tout en ayant une politique sociale protectrice pour les salariés. En un mot, nous voulons promouvoir une République qui soit forte et bienveillante.