Où va Nantes ?
Humiliés par Lyon (0-6) à La Beaujoire, les Canaris sont relégables (19es). Cette situation, intenable, a poussé le coach René Girard à faire ses valises...
L’humiliation subie par le FCNantesmercredi face à Lyon (0-6) à La Beaujoire, aplongéleclubaux huit titres de champion de France dans la crise. Hier, le centre d’entraînement de la Jonelière était fermé au public et la tension ne devrait pas retomber jusqu’au déplacementàGuingamp demain. Les Canaris ont vécu la plus large défaite de leur histoire àdomicile faceàLyon. Il faut même remonter à 25 ans en arrière pour trouver trace d’une défaite similaire, mais àMarseille celle-là, en 1991 ! Mercredi soir après la débâcle, le club a bouclé toute communication… Alorsque les journalistes attendaient les joueurs en zone mixte et l’entraîneur René Girarddans la salle de presse, Sophie Martinet, attachée de presse du club, a annoncé que personne ne parlerait aux médias. Un peu plus tard, c’est la responsable de la communication du club, Sylvie Poumarc’h quiaaverti les journalistes par courrier électronique, que la conférence de presse avant le match contreGuingamp, sa- medi pour la 16e journée, qui se tient habituellement 48h avant la rencontre, étaitdécalée à aujourd’hui en fin de matinée.
Girard remplacé
Danc ce contexte, la position de René Girard, dont les relations avec le présidentWaldemar Kita étaientdéjà très dé- gradéesdepuis plusieurs semaines, demeurait de plus en plusprécaire. Hier soir, le couperet est tombé. Selon le journal L’Equipe, le Gardois ne coacherapas son équipe, demain à Guingamp. Sur le banc, c’est Philippe Mao, l’entraîneur de la réserve (CFA), qui assurera l’intérim. Le départ de Girard doit être offi- cialiséaujourd’hui par leclub. Une telle finalité était presque devenue inéluctable tant le public nantais n’a jamais adopté le projet de jeu du Vauverdois, dont la vision n’avait pas donné de résultats probants. L’entraîneur champion de France 2012 avecMontpellier, ancien Bordelais, est perçu comme un coachdéfensif. Il sembleaux antipodes du ‘‘jeu à la nantaise’’, rêve un brin nostalgique dessupporters desCanaris. Brocardé dès sa nomination sur les réseauxsociaux - sous le hashtag #ToutsaufGirard, il a aussi dû assumer de succéderàMichel Der Zakarian, arrivé en fin de contrat et très populaire auprès des supporters. Des fans sanctionnéspar le club après la tentative d’envahissement de la loge présidentielle à la fin du match contre Toulouse, le 6 novembre : « Le kop est venu m’insulter ‘‘sale Polak, dégage d’ici’’ » , accusait alors le président nantais, d’origine polonaise. Un climat délétèrequi n’a pas facilité le travail du Languedocien. Hier, René Girard a négocié son départ et celui de son staff. Des discussions compliquées pour le président Kita. En effet, en cas de rupture de contrat, le technicien de 62 ans, lié aux Canaris jusqu’en juin 2018, pourrait repartir avec un chèque de 2,5 millions d’euros, accompagné de ses adjoints, son fils Nicolas et GérardBernardet.