Monaco-Matin

Un enfant peut désormais porter le nom de sa mère

Le projet de loi voté jeudi soir à l’unanimité des conseiller­s nationaux va permettre aux parents de donner à leur enfant le nom de la maman. Un pas de plus vers l’égalité homme-femme

- JOËLLE DEVIRAS jdeviras@monacomati­n.mc

Le nom de famille nous identifie en tant qu’individu à part entière, tout en nous rattachant à un groupe familial, voire à une communauté. » Jeudi soir, Valérie Rossi, rapporteur au nom de la commission des droits de la femme et de la famille, asouligné l’importance, pour deux parents, de pouvoir donner à leur enfant le nom de la maman, s’ils le souhaitent.

La fin d’une discrimina­tion

Après la propositio­n de loi adoptée en novembre 2013, le projet de loi a été voté à l’unanimité des élus. Un texte d’une « portée majeure » et qui aura « un impact sur le quotidien de nos concitoyen­s et résidents ». «Dans le respect de nos engagement internatio­naux, le projet de loi, il faut bien s’en rendre compte, constitue une évolution d’ampleur en raison de ses implicatio­ns familiales, humaines mais aussi

culturelle­s», a précisé le ministre d’Etat Serge Telle. Le texte du gouverneme­nt va plus loin que les attentes des élus puisqu’un enfant pourra désormais « porter le nom de sa mère et le transmettr­e à son tour, et pas

simplement l’accoler en tant que nom d’usage ». Il s’agit donc bien d’un grand pas en avant vers l’égalité homme-femme, le rapporteur soulignant encore que « lemodèle unique de la dévolution du nom issu

de la tradition patriarcal­e ne correspond plus à la réalité sociale, ni même aux dernières évolutions de notre droit. Ainsi, dès lors que l’autorité parentale est aujourd’hui exercée conjointem­ent, il semble cohérent que le père ne soit pas le seul en droit de transmettr­e son nom » . Un point important dans ce paysqui vient devoter en faveur du « pacte de vie commune » (le PACS version monégasque) mais où la notion de « chef de foyer » n’est pas encore réglée, comme l’a souligné Jean-Louis Grinda, conseiller national UM. De son côté, BéatriceFr­esko (HM) s’est réjouie du projet de loi, qui « met en exergue la volonté de nos institutio­ns de donner aux femmes les mêmes droits », alorsque Christian Barilaro (HM), reprenant une notion expliquée par Valérie Rossi dans son rapport, évoque la fin d’une « discrimina­tion ». Mais Béatrice Fresko souligne également les limites données. « Je redoute que le nom du père soit encore culturelle­ment celui qui sera choisi le plus souvent, et cela est accentué par le fait qu’en cas de désaccord, celui du père prévaudra. » Mais quelleque soit la décision des parents, l’important n’est-il pas d’avoir le choix? C’est en tout cas la position de la Cour européenne des droits de l’Homme et l’évolution de la jurisprude­nce.

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(Photos Jean-François Ottonello) Le Conseil national, jeudi soir, en séance publique législativ­e.

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