En aide à Sciences Po
Pour la première fois depuis sa création, le campus mentonnais bénéficiera en 2017 d’un soutien de la Région. Dans un accord, signé hier, la collectivité s’y engage financièrement
Votre soutien corrige une forme d’anomalie. Menton était le seul campus de Sciences Po à ne pas avoir d’aide de la Région dans laquelle il se trouve. » Aux côtés du directeur du campus mentonnais, Bernard El Ghoul, le responsable de la maison mère à Paris, Frédéric Mion, ne modère pas son enthousiasme. Pour la première fois depuis le lancement du projet d’un Sciences Po à Menton, la Région a signé un protocole d’engagement auprès de l’établissement d’excellence, hier. Il prévoit, entre autres, une contribution à hauteur de 500000 pour l’année 2017.
« Nouvelle naissance »
« C’est un moment très important. Il signe une nouvelle naissance, la perspective d’un nouveau développement » , poursuit le directeur. Précisant que l’idée originelle d’un tel campus était de « mobiliser la population et les collectivités » . À l’heure où l’institution compte 20 % de candidatures supplémentaires (par rapport à 2015), la « force de séduction du projet » n’est plus à prouver, dit-il. Reprenant succinctement son discours de rentrée: « Nos élèves ont pour volonté de comprendre ce qu’il se passe dans le monde méditerranéen. En vue de le rendre un peu meilleur. Ils sont le ferment de la paix et du développement économique. » Ambassadeurs d’une solidarité encore plus légitime dans le contexte actuel. Pour le député-maire Jean-Claude Guibal, soutien de la première heure, l’enjeu est désormais de « devenir une référence mondiale au niveau universitaire » . L’établissement spécialiste de la Méditerranée, en somme. « Les inquiétudes étaient grandes et nous les partagions », reconnaît-il. Satisfait, lui aussi, que la collectivité compétente en matière de formation et de développement économique, entre dans le bal des partenaires. « Si je devais rêver, j’aimerais que le campus se prolonge. Qu’il soit le Davos méditerranéen, reprend-il. Il y a ici mille choses à unir et à montrer, comme le font les responsables économiques en Suisse. »
Objectif commun
La parole est à Christian Estrosi, président de la Région Paca. Justifiant son engagement par une « responsabilité collective » . « Personne ne peut fermer les yeux sur ce qui se passe en ce moment même au Moyen Orient pour la simple et bonne raison que demain ces événements tragiques pourraient bien se dérouler sur notre rive de la Méditerranée », résume-t-il. Il insiste sur le rôle fondamental que peut jouer un tel campus. Au service de l’humanisme. « Nous nous donnons pour objectif, par cet engagement, d’accomplir ensemble des efforts supplémentaires pour une véritable politique euroméditerranéenne », conclut-il.