Le gynécologuecondamné pour agression sexuelle
Le tribunal correctionnel de Grasse jugeait, hier, une agression sexuelle d’un genre peu banal. Le prévenu est un gynécologue réputé exerçant au Cannet etàCarros. Jean-Michel Raynaut, ce praticien de 69 ans, a été condamné àdeux ans de prison dont un avec sursis. Sa peine étant aménageable, le médecin, qui échappe pour l’heure à la prison, pourrait encourir d’autres sanctions. Le parquet, représenté à l’audience par Maude Marty, envisage, en effet, de saisir le conseil de l’Ordre. Les faits remontent au 11 juin. Il est midi lorsque les gendarmes de la brigadedeMougins sont alertés par une voisine. A leur arrivée dans la résidence où vit ce médecin cannetan, ils découvrent une jeune femme prostrée. Julie, âgée à l’époque de 38 ans, tient dans sa main une culotte déchirée. Elle crie au viol. Son agresseur ne serait autreque son ancienamant, le Dr Raynaut. Dans son appartement, des traces de sang et des touffes de cheveux arrachés témoignent de la violence de la scène.
La patientedevenue amante
Ils se sont rencontrés quelques années plus tôt dans le cabinet de ce dernier, à l’occasion d’une consultation. Le soir même, le médecin l’aurait invitée à une soirée entre amis. Ainsi débute leur relation. Le parfait amour si l’on en croit les photos de balade à cheval ou de vacances au ski produi- tes par la défense. La téléphonie et les messages échangés par le couple semblent toutefois démontrer une relation plus « toxique » , basée sur le sexe, sur fond de dépendance financière. Jusqu’à ce que, peu de temps avant les faits, Julie ne décide de rompre. Elle a rencontré un autre homme. A l’audience, le médecin ne cachepas sa « jalousie » qui aurait guidé ses actes ce jour-là. La victime était venue récupérer ses affaires. Son ancien amant a voulu s’assurer qu’elle ne l’avait pas trompé... En inspectant ses parties intimes. Car, foi de professionnel, une femme qui « se rase » les poils pubiens ne peut être qu’infidèle, assure lemédecin. Le président, Marc Joando, lui demande sur quels travaux universitaires se basent ses affirmations. Le DrRaynaut invoque sa longue pratique professionnelle. Une pratique jugée pour le moins déviante par le tribunal.