Un budget très ciottiste
Le Département a validé hier ses engagements pour l’année à venir, à travers un budget toujours empreint de rigueur, dans lequel l’investissement sera toutefois accru de 10%
Les apparatchiks de la CGT qui ne font toujours que protester ne me feront pas reculer! » Devant l’assemblée départementale appelée à voter son budget 2017, Eric Ciotti s’estmontréhier déterminé à poursuivre une politique frappée du sceau de la rigueur budgétaire. Celle-ci passe, enparticulier, par la réduction du nombre d’agents territoriaux. Depuis 2009, le Département en compte 660 en moins, 477 en réalité au regard de compétences transféréesàd’autres collectivités. Cetteréduction drastiqueaété rendue possible par le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant en retraite. Pour que les services puissent fonctionner, le temps de travail a par ailleurs été légèrement revu à lahausse. « Contrairement à ce que disent certains syndicats [CGT et CFTC, ndlr], la qualité du service public que nous rendons n’en a pas souffert, les suppressions de postes sont évidemment faites avec discernement », a assuré le président du Département.
Une prime au mérite de à euros
« Nous voulons moins d’agents, qui travaillent plus et soient payés plus, selon leurs mérites », a-t-il résumé d’une formule très sarkozyste. 2017 va voir, en effet, l’instauration d’une prime au mérite, liée pour partie à l’investissement et à l’assiduité, qui permettra à certains de percevoir une gratification annuelle qui s’étagera de 700 à 1400 euros. La gauche ne s’est bien sûr pas montrée aussi convaincue de la pertinence de cette politique. Marie-Louise Gourdon (PS) s’est interrogée : « Comment penser que les suppressions de postes puissent intervenir sans aucune altération du service public? Quant à la prime au mérite, c’est une façon de surveiller les agents, en laissant à penser qu’ils ne feraient pas bien leur travail. » Francis Tujague (Front de gauche) a lui aussi pointé « des mesures purement comp- tables, qui vont à l’encontre du service dû aux habitants ». Globalement, le maire de Contes a stigmatisé un budget aux investissements jugés trop faibles pour favoriser la relance, répondre aux besoins de solidarité ou développer les infrastructures de transport. Un constat partagé par Marie-Louise Gourdon qui, opposée « à la poursuite des économies à tout prix » , a regretté que « davantage ne soit pas fait pour les populations qui en ont le plus besoin » . L’écologiste Jean-Raymond Vinciguerra a d’autre part déploré l’absence, dans le Contrat deplan Etat-Région, de la poursuite de la pénétrante Cannes-Grasse, Francis Tujague s’inquiétant quant à lui de moyens revus à la baisse pour la rénovation de la ligne ferroviaire Breil-Cuneo. Les quatre seuls élus d’opposition ont ainsi voté contre la philosophie générale du budget 2017, tout en approuvant ensuite la plupart de ses déclinaisons spécifiques. Ce budget 2017 s’établit à 1,386 milliardd’euros, dont 220millions en investissement. Ceux-ci seront prioritairement destinés à la protection des collèges, à la lutte contre les inondations, au soutien des communes et aux solidarités diverses.
Carré vertueux
« C’est un budget volontariste, de courage » , a plaidé Eric Ciotti. Un budget qui s’inscrit dans ce « carré vertueux » qu’il affectionne: fiscalité stable, dépenses de fonctionnement maîtrisées, désendettement et investissement en hausse de 10 %. Les 81 millions retirés de la ventedela majeurepartie des partsquedétenait leDépartement dans l’aéroport, consacrésàparts égales au désendettement et à l’investissement, ont notammentpermis de desserrer la vis un peu plus qu’à l’accoutumée. « Malgré une dotation de l’Etat qui a chuté de 88 millions en quatre ans, passant de 130 à 42millions » , a fait valoirEric Ciotti.