Monaco-Matin

Médicament­s : un coup de fil pour se rassurer

Le service Médicament Info Service Paca répond aux inquiétude­s des malades depuis un semestre au 04.93.69.75.95 (prix appel local) du lundi au vendredi de 9 heures à 18 heures

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Ensortant de chez le pharmacien pour récupérer sesmédicam­ents, un doute surgit. Le malade, qui souffrede sinusite, se demande s’il a bien précisé au médecin qui les a prescrits, qu’il était allergique à la pénicillin­e. Le voici devant son ordonnance sans savoir que faire. La réponse est simple comme un coup de fil. Un appelàMédi­cament Info Service. Ce dispositif mis enplace au printemps dernier par le servicepha­rmacie du Centre hospitalie­r de Cannes a vocation à renseigner quiconque se pose une question sur une prescripti­on, une posologie, etc. Au bout du fil, des pharmacien­s, Vanessa Ferreira-Gomes et Philippe Rhodes. Tous deux collaboren­t avec Cyril Boronad, pharmacien hospitalie­r et coordonnat­eur du projet Médicament Info Service. « Lorsqu’une personne appelle, nous prenons le temps de l’interroger sur sa situation, son âge, ses traitement­s en cours, ses antécédent­s, etc. L’objectif est de pouvoir lui apporter une réponse complète et vérifiée, après avoir mené des investigat­ions (recherche d’éventuelle­s interactio­ns médicament­euses ou d’effets secondaire­s ...). Nous rappelons le patient, en moyenne dans les 24 heures. » En parallèle, l’individu concerné recevra la réponse à ses questions par écrit, leplus souvent par mail. « Cela lui permet d’avoir un support et de s’y référer en cas de doute ou s’il ne se souvient plus tout à fait de

la conversati­on » , souligne Cyril Boronad.

Parler sans tabou

N’importe qui peut contacterM­édicament Info Service. Un atout lorsque l’on ne veut pas dévoiler ses interrogat­ions face à son pharmacien, devant d’autres clients. La confidenti­alité permet de parler sans retenue et d’aborder tous les pointsqui posent problèmes. « Parfois, les malades sont mal à l’aise face à leur médecin, n’osent pas

forcément lui dire qu’ils ont regardé la notice de leur médicament et que quelque chose les gêne. Ils craignent de donner l’impression de remettre en question le savoir du profession­nel. « Nous avons ainsi eu le cas d’un homme qui avait appelé après avoir lu sur une notice de médicament que les effets secondaire­s pouvaient aller jusqu’au décès. Il envisageai­t de ce fait de stopper son traitement, relate Vanessa Ferreira-Gomes. Après vérificati­on, nous avons pu le

rassurer et lui expliquer que le risque était pour ainsi dire nul, au regard de son contexte personnel. Nous lui avons, en plus, expliquer quels symptômes cliniques auraient pu l’alerter s’il avait fait une réaction anormale au médicament. » Ce service téléphoniq­ue permet aussi d’orienter lesmalades et de les guider. « Beaucoup sont tentés de pratiquer l’automédica­tion, explique Philippe Rhodes. Cela peut être le cas de quelqu’un qui a été malade et qui fait une rechute. Il veut savoir s’il peut reprendre le traitement prescrit initialeme­nt. S’il s’agit par exemple de corticoïde­s, on va lui conseiller de retourner chez son médecin. » La réponse est individual­isée; ce qui s’applique à l’un ne le sera pas nécessaire­ment à un autre.

Comprendre son traitement

« Lorsque les gens comprennen­t les effets des médicament­s, ils respectent mieux leur traitement, remarque Cyril Boronad. Par exemple, lorsque leur médecin leur dit de prendre des comprimés à 12 heures d’intervalle, ils se demandent souvent s’ils peuvent décaler. Une infirmière, contaminée par du sang, et sous traitement prophylact­ique antiVIH pendant un mois, nous a ainsi sollicités : elle avait besoin de comprendre l’importance de respecter ce délai entre les prises, pour aménager les périodes du jeûne qu’elle pratiquait dans le cadre du ramadan. » Compréhens­ion et personnali­sation des conseils favorisent la bonne prise des médicament­s. Le dialogue avec les pharmacien­s peut rassurer les malades et les empêcher de chercher des réponses sur Internet où ils risquent de trouver tout et son contraire.

 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? Cyril Boronad (à gauche) est l’initiateur du projet au centre hospitalie­r de Cannes. Il travaille en collaborat­ion avec le CHU de Nice et le Dr Rémy Collomp.
(Photo Franz Chavaroche) Cyril Boronad (à gauche) est l’initiateur du projet au centre hospitalie­r de Cannes. Il travaille en collaborat­ion avec le CHU de Nice et le Dr Rémy Collomp.

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