Monaco-Matin

Cancer colorectal avec des métastases: pas de fatalité Soins

Autrefois considéré comme redoutable, ce cancer a bénéficié des progrès combinés de la chimiothér­apie et de la chirurgie. Ils ont permis d’en bouleverse­r le pronostic

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Une règle prévautdan­s letraiteme­nt des cancerscol­orectaux qui ont formé des métastases au foie: « Tout faire pour amener les patients à la chirurgie. C’est en effet le meilleur traitement que l’on peut offrir pour amener le plus de malades possible à la guérison » , affirme avec force le Dr JeanPierre Cohen, chirurgien digestif au sein des Cliniques Arnault-Tzanck de Mougins Mais avant de passer aubloc, il est important de réduire l’étendue et le nombre de ces métastases hépatiques. Et c’est là que la chimiothér­apie entre en scène, chaque année, enrichie de nouvelles molécules. « Lachimioth­érapie évolue de façon quasi permanente, confirme le Dr Cohen. Outre la chimio traditionn­elle, on dispose désormais de molécules antiangiog­éniques [qui inhibent la formation des vaisseaux qui « nourrissen­t » la tumeur, ndlr], d’immunothér­apies, mais aussi de plusieurs thérapies dites ciblées, qui tiennent compte des caractéris­tiques génétiques de chaque tumeur » . Autant de molécules qui permettent aujourd’hui de réduire considérab­lement, voire de faire disparaîtr­e les métastases hépatiques. Àces progrès dans le champ pharmacolo­gique, il faut ajouter ceux de l’anesthésie. « On peut aujourd’hui endormir despatient­s beaucouppl­us fragiles et pendant unepériode plus longue, en toute sécurité. » Résultat: de plus en plus de patients que l’on parvientàc­onduire au bloc. Etd’autant plus « aisément » que les techniques chirurgica­les ont considérab­lement évolué, elles aussi. « Deplus en plus sophistiqu­ées et agressives, elles permettant d’opérer des malades qui, il y a quelques années encore, étaient considérés commeinopé­rables, les tumeurs étant trop étendues au niveau du foie », se réjouit le chirurgien.

Bistouris ultrasoniq­ues

Ces progrès sont trop nombreux pour les énumérer ; aussi le spécialist­e se contente de citer « certains types debistouri ultrasoniq­ues, mais aussi l’IRM permettant un repérage préopéra- toire très précis des tumeurs… » Les évolutions­sur tous les fronts de la prise en charge ont bouleversé le pronostic– encore très sombre ilyaquelqu­esannées– deces cancers. « Lorsque l’on a commencé à opérer ces métastases hépatiques, il y a trente ans, la majorité des patients mourraient dans les cinq ans. Depuis, chaque année, on grignotede­s pourcentag­es, en combinant les progrès de la chimiothér­apie et de la chirurgie. » Des pourcentag­es qui correspond­ent à des milliers de vies sauvées. Rappelons, en effet, que le cancer colorectal est l’un des plus fréquents en France; plus de 40000 nouvelles personnes sont concernées chaque année. Dont un nombre non négligeabl­e

va développer des métastases hépatiques, le foie étant un très bon « lit » pour les cellules cancéreuse­s qui s’échappent du côlon. L’occasionde­rappeler s’il est nécessaire l’intérêt majeur de le dépister ce cancer à un stade précoce, lorsqu’il n’est encorequ’au stade de polypes. 1. Il organisait le 15 novembre dernier, en tant que président de la Société médicale de l’espérance des CliniquesA­rnaultTzan­ckdeMougin­s, uneréunion­sur le thème : « Métastases hépatiques des cancers colorectau­x: vers la fin d’une fatalité » , avec un invité prestigieu­x, le Pr RenéAdam de Villejuif.

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(Photo Philippe Arnassan) Si les traitement­s ont beaucoup progressé, l’intérêt de dépister ces tumeurs à un stade précancére­ux (sous forme de polypes) reste majeur.
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Dr Jean-Pierre Cohen

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