Monaco-Matin

Les filloniste­s élèvent le débat sur la religion

- A ROYAUMONT, DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Après l’élection, la réflexion. Moins d’une semaine après le second tour la primaire de la droite et du centre, la famille filloniste s’est retrouvée pendant deux jours dans le Vald’Oise à l’occasion des Entretiens de Royaumont. Cette grand-messe annuelle de réflexion politique organisée dans une abbaye cistercien­ne par Jérôme Chartier, fidèle de la première heure et porte-parole de François Fillon, a réuni 700 chefs d’entreprise, experts et élus autour d’un thème ô combien d’actualité : « Croyant et citoyen ». Des débats sans tabou qui ont rassemblé des représenta­nts de toutes confession­s, du cardinal Barbarinau recteur de la grande mosquée de Bordeaux, TarekOubro­u, en passant par les présidents de la Fédération protestant­e de France et du Conseil français du culte musulman. OEcuménism­e également côtépoliti­que. Présent vendredi, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve –« un des rares socialiste­s à n’être candidat à rien » –, est venu louer une laïcité en dialogue avec les religions, citant Jean Paul II et le pape François. Valérie Pécresse, qui a visiblemen­t reçu l’absolution après son ralliement tardifmais vainàAlain Juppé, a plaidé de son côté « pour une laïcité ouverte et non sectaire ».

Ils croient et y croient

Contrairem­ent à son habitude, FrançoisFi­llon, sur son nuage depuisdima­nche, n’a pas fait le déplacemen­t, cette année, chez son ami Chartier. Bien évidemment présent dans l’esprit de tous lespartici­pants, l’ex-Premier ministre a laissé le champ libre à sa garde rapprochée, à commencer par Gérard Larcher qui a ouvert les débats hier matin. « Je suis croyant, avec des doutes. J’ai fait au fil du temps le choix du protestant­isme », a expliqué le président du Sénat, confessant même : « Jean XXIII était un héros à la maison quand j’avais douze ans ! » Assurant qu’ « il n’y a pas d’antagonism­e » entre son engagement et son implicatio­n en politique, GérardLarc­her a pointé « le danger de l’ignorance du religieux par le politique». Autre lieutenant de François Fillon, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a débattu avec le député-maire socialiste de Sarcelles, François Pupponi et estimé que « quand des jeunes Français partent en Syrie ou en Irak et déchirent leur carte d’identité, c’est que l’intégratio­n a échoué » .

Foi en leur champion

Enfin, Henri de Castries, président de l’Institut Montaigne, que beaucoup imaginent déjà dans un futur gouverneme­nt Fillon, aexpliqué en quoi sa foi influence son action. Celui qui se décrit comme un « citoyen croyant engagé » a vanté les vertus du courageet livré sa définition du dirigeant : « Quelqu’un qui met son énergie et son talent au service de son organisati­onet des hommes dont il a la charge, et qui doit s’effacer devant cette mission. » Si certains ont cru reconnaîtr­e dans cette descriptio­ncelle du vainqueur de la primaire de la droite, il ne faut surtout pas y voir un hasard. Croyants ou pas, les filloniste­s ont plus que jamais foi en leur champion.

 ?? (Photo D.C.) ?? Organisés par des proches de François Fillon, les Entretiens de Royaumont ont réuni experts, élus et représenta­nts des différents cultes. Parmi eux, l’archevêque de Lyon, primat des Gaules, Philippe Barbarin.
(Photo D.C.) Organisés par des proches de François Fillon, les Entretiens de Royaumont ont réuni experts, élus et représenta­nts des différents cultes. Parmi eux, l’archevêque de Lyon, primat des Gaules, Philippe Barbarin.

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