Alexandre Jardin : « Il faut une révolte des gens bienveillants, sinon ça partiradans les extrêmes »
Lui aussi est sur la ligne de départ pour 2017. Et ce n’est pas une blague à la Coluche, encore moins une candidature de témoignage : Alexandre Jardin veut aller jusqu’au bout. L’écrivain à l’allure débonnaire, aussi rond que ses saillies sont enflammées contre les politiques, a annoncé, hier, sa candidature à l’élection présidentielle. Un secret de polichinelle depuis qu’il avait lancé sur Facebook, en septembre, des « Maisonsdes citoyens » pour réunir lesbonnes volontés (il en existeenviron 200 aujourd’hui). « Ce sont eux qui m’ont demandé d’y aller, jure l’écrivain. Car tous ceux que je respecte ne seront pas représentés en 2017. » Depuis plusieursmois, sonmouvement citoyen « Bleu-Blanc-Zèbre », qui veut décentraliser l’action politique, s’est allié avec la région Paca présidée par Christian Estrosi. Objectif : soutenir des solutions nouvelles et efficaces qui viennent d’en bas. « Il faut changer de méthode, estime-t-il, les candidats actuels proposent seulement des changements de programme. Pour eux, les territoires sont des décors et les citoyens sont vus comme des spectateurs, alors qu’ils veulent être des acteurs ! » Acteur, Alexandre Jardin l’est un peu. On l’a vu ces dernières semaines envoyer une brique de lait àBruno Le Maire endirect à la télévision. Puis s’énerver contredes journalistes qui « parlent de la dernière phrase à la con de Valls ou Hollande alors qu’il faut parler du réel et qu’on a un peuple au bord de la révolte ».
«Laisser les gens décider»
Il écarte d’un revers de main les accusations de populisme : « Lapolitique, ce n’est pas la vie des politiques, c’est la vie des gens. Il faut une révolte des gens bienveillants, sinon ça partira dans les extrêmes. Si on ne dit pas la vérité, on aura les vrais populistes. Il faut dénoncer, sans être intimidé par ce mot de populiste. » Un exemple : « Les boulangers n’ont pas le droit de faire venir leurs salariés avant 6h du matin. Vous croyez que c’est un boulanger qui a fixé cette règle ? Il faut laisser les gens décider pour éviter la bureaucratie. » Exactement ce que proposent Emmanuel Macron, dont il fut proche un temps, ou encore François Fillon, qui veut libérer l’économie avec un programme de rigueur ultra-strict. « Sauf que ces politiques s’occupent des gens une fois tous les cinq ans alors que moi, j’ai une connaissance du terrain » , rétorque Alexandre Jardin, qui veut « co-construire » son programmeet promet, s’il est élu, une série de référendums. D’ici là, il doit se mettre à la recherche des cinq cents parrainages nécessaires pour être dans la course.