La déferlante Laporte
Ainsi, donc, Bernard Laporte a gagné son pari. L’ancien manager du RCT ( 2011- 2016) vient de remporter haut la main l’élection à la présidence de la FFR qui compte quelque 456000 licenciés (la septième fédération sportive de France). Hier, à Marcoussis ( Essonne), la déferlante Laporte, tel un ouragan, a tout balayé sur son passage, à commencer par le président sortant Pierre Camou, élu en 2008 et 2012, sans opposition. Avec plus de 82 % de clubs présents ou représentés, Bernard Laporte a été élu avec 52,5% des voix. Son prédécesseur n’a obtenu que 35% des suffrages, alors que le troisième larron, Alain Doucet, ancien secrétaire général de la FFR parti en dissidence, n’a recueilli qu’un modeste 12 %. La victoire écrasante est éclatante pour « Bernie le Dingue », parti en campagne dès le mois de septembre 2015 alors qu’il était toujours à la tête du club varois. À52 ans, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France et secrétaire d’Etat aux Sportsa confié, avant d’aller fêter sa victoire avec ses nombreux amis : « Depuis vendredi, veille de l’élection, on a compris qu’on allait gagner. Quand on a vu que tous ceux qui s’étaient engagés pendant la campagne à venir voter s’étaient déplacés, on savait le succès acquis. En revanche, je suis surpris et étonné par l’ampleur de cette victoire. »
Àquoi attribuez-vous un succès aussi large? La famille du rugby est montée à Paris parce qu’elle voulait que ça change. Je me suis engagé à redonner la parole aux clubs, et je vais m’y tenir.
Les clubs ont-ils voté pour vous ou contre le président sortant? Je crois que c’est les deux. Il y avait, d’un côté, un réel rejet pour l’équipe sortante mais aussi, de l’autre, une réelle adhésion derrière mon équipe. Je suis allé à la rencontre des clubs (il a effectué déplacements dans toute la France). Les gens n’avaient jamais vu personne de la Fédération, et j’étais là en train de leur parler. Je crois qu’ils ont été sensibles à cette démarche autour d’une bière.
Venu du monde professionnel, vous êtes désormais légitime dans le monde amateur. C’est surprenant, non? Les clubs m’ont fait confiance. En arrivant du secteur professionnel, j’ai un gage de crédibilité. J’ai des engagements à respecter, je les respecterai.
Le projet de Grand Stade, est-il définitivement enterré? Les clubs n’en veulent pas et je n’en veux pas. Tout simplement parce que je n’ai pas l’argent. On va chercher d’autres solutions, discuter avec le consortiumd’un Stade de France trop cher. Il faudra peut- être envisager d’aller jouer en province. Tout ça reste à étudier.
L’équipe de France va se retrouver au centre du village? Je veux faire des Bleus la meilleure nation du monde. Il faut donner à Guy Novès les moyens de réussir. Y’a du boulot. Par ailleurs, j’ai aussi promis que les clubs seraient au centre du village. Je le ferai.