Retour gagnant
Le mythique GP de Monaco va bientôt se sentir moins seul... En , le GP de France signera son grand retour dans le Var, sur le circuit du Castellet.
C’était hier. Au crépuscule du vingtième siècle. Il y a une éternité. Dimanche8 juillet 1990. Vainqueur au Castellet pour la troisième année d’affilée, cette fois dans le baquet d’une rutilante Ferrari, Alain Prost remporte sans le savoir la dernièredes quatorze éditions du Grand Prix de France de Formule 1 disputées sur le circuit Paul-Ricard (voir ci-dessous).
« Un outil fantastique »
C’était hier. Vraiment hier. Lundi5 décembre 2016. Au bout d’un tunnel que nombred’observateurs croyaient sans issue, la lumièreaenfin rejailli dans la bibliothèque de l’Automobile Club de France, àParis, le lieuôcombien symbolique choisi par Christian Estrosi et ses parte- naires varois portant le dossier d’un nouveau départ en 2018 sur le circuit Paul-Ricard. Si aucun sapin de Noël n’était planté au milieu de cet écrin majestueux, les fans de F1 en quête d’un cadeau avant l’heure depuis la révélation de l’aboutissement imminent, jeudi dernier, ont bel et bien vu leur voeu le plus cher exaucé. « Aujourd’hui, définitivement, nous pouvons annoncer que le Grand Prix de France de Formule 1 serade retour au PaulRicarddès l’été2018 pour une durée de cinq ans » , confirme le patron « auto-motophile » de la région PACA entouré des présidents associés au projet, Hubert Falco (Métropole Toulon Provence Méditerranée), MarcGiraud (Conseil Départemental du Var), Jacques Bianchi (Chambre de Commerce et d’Industrie du Var) et Nicolas Deschaux (Fédération Française du Sport Automobile). « Notre pays est le berceau de l’industrie automobile. De la course, aussi, puisque le Grand Prixde l’ACF a vu le jour il y a plus d’unsiècle, en 1906. Comment cette épreuve majeure partie àMagny-Cours en 1991a-t-elle donc pu disparaître du calendrier en 2008? Quant à notre région, elle possède un outil fantastique, moderne, adapté. Pas moins de 80 millions d’euros ont été investis par les actionnaires du Paul-Ricard depuis son changement de propriétaire et sa réouverture en 2002. Dont 12 millions ces cinqdernières années afin de le mettre aux normes. Après le come-back réussi du Bol d’Or, place à laF1. Nul doute que le département du Var et ses voisins, entre Provence et Côte d’Azur, en tireront des retombées très conséquentes. »
Virage décisif le novembre
Conduites par Gilles Dufeigneux, le délégué interministériel aux grands événements sportifs du gouvernement Fillon, et l’avocat spécialisé ArnaudPéricard, deux hommes impliqués dans le projet varois inabouti en 2012, tout commeÉric Boullier, l’actuel directeur de la compétition de l’écurie McLaren-Honda, les négociations étaient en cours depuis janvier 2016. Dans le plus grand secret, « un gage de réussite » souligne Christian Estrosi. Pour preuve: celles-ci ont vu cette fois le drapeau à damier. Accord scellé au tournant du 16 novembre, le jour où le numéro 1de la région s’est retrouvé face à Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, au siège de la FIA, à Genève, en présence du président de la Fédération Internationale, Jean Todt. « On disait M. Ecclestone fâché avec le GP de France. Là, lorsque nous lui avons présenté tous les éléments chiffrés, il nous a cru. J’ai senti qu’il nous faisait confiance. » De quoi procéder à l’échange de lettres d’engagement sur la base d’un budget global de 30 millions d’euros par an, dont 14 millions venant des collectivités localeset 16 millions de recettes directes (billetterie, produits dérivés...). Et maintenant? Un groupement d’intérêt public (GIP) réunissant les partenaires engagés va êtreconstitué en février prochain. S’ensuivra environ trois mois plus tard la signaturepermettant d’inscrire à nouveau la manche française sur la feuille de route des as du volant. Miseàfeu prévue aucoeurde l’été 2018, en juillet ou en août. Pas moins de 60000 spectateurs seront alors attendus pour remonter les couleurs...