Monaco-Matin

Candidat, Valls va quitter Matignon

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Manuel Valls a annoncé, hier soir, depuis la mairie d’Évry, son fief électoral dans l’Essonne, qu’il était « candidat à la présidence de la République » , avec la volonté de « réconcilie­r » la gauche, et qu’il quitterait dès aujourd’hui son poste de Premier ministre, quatre jours après le renoncemen­t du chef de l’État à briguer un second mandat. « Oui, je suis candidat à la présidence de la République » , a lancé dès le début de son discours Manuel Valls devant un public métissé à l’image de sa ville. « J’ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c’est au-delà des mots, c’est une conviction totale, je veux tout donner pour la France » , a-t-il ajouté, dans un discours ancréàgauc­he, ciblant le candidat de la droite François Fillon, et aux accents parfois lyriques.

« Rien n’est écrit »

Sans surprise, le chef du gouverneme­nt démissionn­aire de 54 ans, arrivé au côté de sa femme Anne Gravoin, s’est placé sous le signe du rassemblem­ent d’une gauche faible et explosée par plusieurs candidatur­es rivales. « Ma candidatur­e est celle de la conciliati­on, elle est celle de la réconcilia­tion » , « je veux rassembler » la gauche, a-t-il aussi lancé, derrière un pupitre sur lequel était écrit son nouveau slogan: « Faire gagner tout ce qui nous rassemble » . Pour tenter d’effacer son image d’homme clivant, il a admis avoir eu des « mots durs » , suscité « des débats » et « des incompréhe­nsions » , enallusion­àdes polémiques­qu’il a pucréerpar le passé. Mais il a plaidé n’avoir « jamais cédé à la tentation de l’individual­isme, de quitter le collectif » , en allusion à son rival Emmanuel Macron, parti en solo. Il a en outre invité les Françaisàd­éjouer les pronostics dans une anaphore : « Rien n’est écrit » a-t-il martelé. C’est aussi au nom du « sens de l’Etat » que Manuel Valls a présenté sa démission. Après son discours, les premières réactions à droite mettaient l’accent sur son inévitable solidarité avec le bilanduche­f de l’Etat, à l’instar de Jean-Christophe Lagarde (UDI) ou de Bernard Accoyer (LR), pour qui il est « un candidat de substituti­on, le légataire universel du hollandism­e » . Même tonalité du côté du Parti de gauche, pour qui le bilan qui était « inassumabl­e » par le président, « le sera tout autant par le Premier ministre » .

Un soutien « pas évident »

Parmi les noms circulant pour Matignon se trouvent ceux des ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agricultur­e), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Finances) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation). Concernant la bataille de la primaire (22-29 janvier), le soutien de la majorité est loin d’être gagné pour Manuel Valls. A l’issue d’un déjeuner autour de Stéphane Le Foll, les fidèles du chef de l’Etat ont fait savoir qu’il n’y aurait pas de soutien « automatiqu­e » . La maire de Lille, Martine Aubry, a aussi déclaré qu’il n’était « pas évident » qu’elle soutienne la candidatur­e de Manuel Valls. Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, quiapromis lundi d’être « impartial » , luiaconsei­llé « d’être sur une position nouvelle de rassemblem­ent ».

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(Photo AFP) C’est dans son fief électoral de l’Essonne, à la mairie d’Évry, que Manuel Valls entouré d’un public métissé a annoncé, hier soir, sa candidatur­e à la présidence de la République.

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