C. Steiner: « Une page s’est tournée depuis avril »
Le président du Conseil national ouvrira les séances publiques du budget primitif de l’État pour 2017, demain, à 17 heures. Un budget prévisionnel qui présente un excédent de 7,1 millions
Les États en excédent budgétaire font figure d’exception. Monaco est de ces pays-là. Le gouvernement présentera demain soir un budget prévisionnel en excédent de 7,1 millions d’euros. De quoi réjouir les conseillers nationaux puisque les recettes prévisionnelles sont en hausse de 5,9 % par rapport au budget primitif 2016. Les recettes sont estiméesà1,21 million d’euros (dont 76 % de contributions réparties ainsi: 595MEdeTVA, 125ME d’impôts sur les bénéfices, 120 ME de droits de mutation et 33 ME de droits de douane). Mais ces chiffres vont être discutés durant trois séances publiques par les conseillers nationaux qui viennentdevoter, lasemaine dernière encore, deux projets de loi (voir édition de samedi sur la transmission du nom de la mère et page suivante sur les handicapés). Une période dense pour le Conseil national à la tête duquel Christophe Steineroeuvredepuis le 27 avril.
Depuis avril, plusieurs textes ont été votés. L’aboutissement du travail législatif sous Laurent Nouvion ou une réelle accélération depuis votre élection à la têtede la présidence? Une page s’est tournée depuis avril. Le Conseil national s’est remis au travail, cequi était notre objectif et vous en avez la preuve. Cen’est que le fruit d’un travail d’équipe, d’une envie de travailler ensemble. Les présidents de Commission sont motivés, et s’appuient sur une équipe de permanents compétents qui ont désormais - leurs qualités étant enfin reconnues - envie de faire avancer les choses. J’aimerais pouvoir vous montrer le calendrier des réunions des commissions du Conseil national, vous verriez le rythme des réunions. Vous savez, il ne suffit pas de mettre un texte à l’étude pour le faire avancer, il faut aussi savoir se retrousser les manches et aller au « charbon ». Bref des choses que vous ne pouvez comprendreque si vous avez travaillé dans la « vraie vie ». Vous voulez des résultats? Il faut surtout bosser et en avoir envie! Personnellement, j’ai de la chance, je suis entouré de conseillers nationaux et de permanents qui savent ce que mouiller la chemise veut dire!
Quelles sont vos relations avec Laurent Nouvion? J’ai un trop grand respect de la fonction de conseiller national pour parler des relations que vous évoquez.
Quels sont les sujets importants de votre premier budget primitif en tant que président? D’abord, il faut souligner que l’économie monégasque se portebien. CommeMarc Burini, viceprésident et rapporteur de ce projet de loi de budget, je suis convaincuque Monaco doit continuer de diversifier son économie. Notre modèle économique et social doit êtreprotégé et pérennisé: laprise en compted’une prévoyance pour les retraites des fonctionnaires montreque nous sommes prêts à ouvrir des dossiers importants. Tout ce qui peut être fait pour une meilleure coordination des travaux et pour une planification des chantiers plus efficace en Principautédoit être abordé lors de ces débats. Sur ce point, il faut aussi du pragmatisme et ne pas faire de démagogie.
Quelles sont les lignes budgétaires qui font un grand pas en avant ou qui reculent significativement? Tout d’abord, nous avons la créationd’une ligne budgétairepour le fonds « Retraite et Prévoyance », ce qui est un axe fort pour l’avenir. Nous avons également l’unification des efforts consacrés en matière de développement durable et d’environnement par le biais d’une inscription budgétaireunique sur le Fonds Vert National. Bien sûr, nous trouvons aussi le renforcement des moyens accordés aux missions de sécurité avec la création de la Réserve Civile de la Police Monégasque. Nous regardons devant avec le développement du numérique, et notamment le lancement du concept « Smart City » dans lequel l’accent est mis sur les projets de développement et les équipements associés. Et enfin des investissements en communication pour le rayonnement de la Principauté à l’International. Ces cinq priorités sont-elles aussi les vôtres? Notrepriorité, c’est Monaco et les Monégasques. Et notrepréoccupation, audelà de la bonne santé économique et financière de Monaco, c’est de rester à l’écoutedes Nationaux, rester vigilants sur la prioriténationale qui est un travail de chaque instant, et oeuvrer pour les générations futures. Nos priorités sont donc la prioriténationale - une questionde culture et pas forcément debudget. Mais aussi l’effort pour le logement - sur lequel nous avons du retard, la modernisation du droit économique qui devient urgente, et puis, bien sûr, la vigilancepar rapport à l’Union Européenne. Nous n’avons pas les mêmes références avec le Gouvernement, mais nous partageons globalement la même vision pour Monaco: celle d’un pays où la qualité de vie revient au premier plan et où l’effort est constant pour nos jeunes.
Avez-vous le sentiment que Serge Telle impose un style, une méthode, des idées? Je crois que le Ministre est plutôt ouvert à la discussion, commeje le suis. Donc chacun, dans son rôle, doit avancer pour que l’État soit performant. C’est important de bien fonctionner en tant que partenaires institutionnels. Le dialogue régulier est essentiel. Comment travaillez-vous ensemble? Par des rencontres fréquentes, oùnous discutons avec Marc Burini, et les présidents de Commission, lorsqu’ils sont impliqués sur les sujets évoqués. Discussion et échanges ne sont pas de gros mots! Ce n’est que par ceux-ci que nous avancerons positivement. On sait que le pas vers l’autre se fait en amont des séances publiques. Quelles avancées avez-vous obtenu en contrepartie d’une orientation favorable au vote de ce budget primitif? Nous sommes en passe d’obtenir la pérennisation du mois pour les fonctionnaires, qui n’est à l’heure actuelle qu’une prime de fin d’année, ainsi que l’augmentationde la valeur du point d’indice dans les prochainsmois. Nous avons obtenu également de nouvelles ouvertures sur une ou plusieurs opérations dites intermédiaires pour le logement de nos compatriotes. Que pensez-vous de la réforme des retraites des fonctionnaires? C’est un sujet important. Un effort de préparation doit être entrepris. Nous avons demandé des études poussées pour savoir à quelle hauteur l’effort par anticipationdoit êtreporté. Tout ce qui iradans le sens de la sécurisation des niveaux de retraites devra être fait.