Monaco-Matin

Mort tragique d’une ado niçoise : la liaison dangereuse de Maeva

Entraînée par un adulte de 34 ans, Maeva, 17 ans, a tenté d’échapper à la police en s’enfuyant par un balcon. Elle a mortelleme­nt chuté. Retour sur un destin tragique

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin. fr

Les obsèques de Maeva Loubry, 17 ans, sont prévues ce matin à Nice-Nord. L’église Saint-Jean-l’Evangélist­e se situe juste en face du modeste appartemen­t HLM où l’adolescent­e vivait avec sa mère, son chien et ses trois chats, boulevard Comte-de-Falicon. Vendredi 25 novembre, vers 10 heures, Maeva a tenté de s’enfuir d’un appartemen­t qu’elle squattait avec un adulte devenu son compagnon. Une patrouille de police avait été alertée par une voisine. Du bruit provenait du logement censé être vacant, dans cette résidence paisible avenue Valrose. Mohamed, 34 ans, chauffeur de VTC, a réussi, dans un premier temps, à s’enfuir par les balcons. Maeva l’a suivi dans cette périlleuse chevauchée avant de chuter de quatre étages devant des témoins traumatisé­s.

Fille unique

Marilyne Loubry, la mèrede l’adolescent­e, reste encore incrédule devant cette mort aussi brutale qu’absurde. Dans le salon, le meuble télé a été transformé en autel: autour de la photo d’une adolescent­e espiègle, casquette américaine vissée sur la tête, il y a un ange en céramique, une ceinture de judo, un bouquet de roses blanches… Marilyne Loubry éclate en sanglots: « Quand je suis arrivée à l’hôpital, au premier regard dumédecin, j’ai compris. Je n’ai pas reconnu Maeva. Son visage était tellement abîmé. Elle avait de si beaux cheveux. » Coiffeuse sans emploi, titulaired­u RSA, c’est une mère anéantie par la perte de sa fille unique qui tente de sortir ce qu’elle appelle « un cauchemar ». Une femme en colère, aussi, contreunho­mme de 34 ans quiamis en danger Maeva et contre lequel elle a déposé plainte. Mohamed S. est incarcéré depuis le drame, mis en examen pour la détention de 100gde cannabis, le vol de la valise d’une voisine à Valrose et la soustracti­ondemineur­e. Marié, père de famille, il sera jugé le 23 décembre par le tribunal correction­nel. Il est actuelleme­nt en détention provisoire. « Il me demande de lui pardonner mais comment lui pardonner? », s’interroge Marilyne Loubry.

Élève absente

Marilyne Loubryatte­nd beaucoup de la justice, serrant sur son coeur une peluche de Maeva. Elle sait que le prévenu encourt une peine dérisoire (un an pour soustracti­on de mineur) au regard du drame vécu. Elle souhaite que sa responsabi­lité soit reconnue, lui qui a entraîné une adolescent­e sans père ni repère dans une folle équipée. « Cela fait trois ans, je pense, qu’il fréquentai­t ma fille, explique Maryline Loubry. Il l’avait comme endoctriné­e. Quand il l’appelait, plus rien d’autre ne comptait, pas même moi. » Une mère fragile, un père absent depuis sa plus tendre enfance, un beau-père agresseur… Maeva a connu une enfance chaotique et les affres d’un placement en foyer. Sa mère pense que l’amant de sa fille dealait aux abords de ce foyer. C’est ainsi qu’ils se seraient rencontrés. « Maeva m’en a beaucoup voulu de ne pas avoir su la protéger. Elle a plusieurs fois fugué », se souvient Maryline Loubry. Scolarisée au lycée Escoffier de Cagnes-sur-Mer, Maeva rêvait d’être serveuse à Paris. « Elle croyait à la vie, à l’amour, commente Maryline Loubry. Mais ses absences en classe étaient de plus en plus fréquentes. Ses visites à l’appartemen­t de Nice-Nord de plus en plus espacées. « Elle s’éloignait de sa cousine dont elle était si proche, de sa marraine, de moi… Plus personne ne comptait sauf lui. Elle le suivait comme son ombre », se souvient Maryline Loubryqui la mettait en garde sur cette liaison dangereuse. Maeva n’écoutait pas. Elle était follement amoureuse au point de suivre cet homme au bout du monde, au bout de sa vie.

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(Photo DR) Maryline Loubry et sa fille Maeva.

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