Monaco-Matin

Un élu de La Gaudeconda­mné pour attoucheme­nts sexuels

- D. E.

En 2011, les parents de Cassandra quittaient le tumulte de la région parisienne pour s’offrir une nouvelle vie sur la Côte d’Azur. La famille déménage alors à La Gaude, où la fillette de 9 ans se lie d’amitié avec la petite- fille de Jean-Marie Cuer. Ensemble, elles passent des après-midi à jouer dans l’appartemen­t de l’homme âgé de 68 ans. Ce dernier profite que sa petite- fille soit aux toilettes ou dans la cuisine avec sa grandmère pour embrasser à pleine bouche Cassandra et lui caresser la poitrine et le sexe. Des sévices qui vont la détruire: prise de poids, agressivit­é envers sa maman, demandes répétées de quitter la Gaude (la famille finira par déménager à Nice en février 2013). Cassandra tente même de mettre fin à ses jours en janvier 2015 avant d’avouer enfin les raisons du mal qui la ronge depuis tant d’années. À la barre du tribunal correction­nel de Grasse devant lequel il comparaiss­ait hier, le conseiller municipal de La Gaude n’explique pas ses méfaits et exprime, du bout des lèvres, des regrets. « Je ne suis pas du tout attiré par les enfants », souffle-t-il. « Vous commencez donc une carrière d’agresseur sexuel à 68 ans? », interroge le président du tribunal, Marc Joando. Le prévenu nie, minimisant son geste répété une année durant. « Pour moi, il n’y a pas eu de violence je ne l’ai pas frappée ». La personnali­té du prévenu est difficile à cerner. Même pour son avocat, maître Fabrice Scifo: « J’ai besoin de comprendre si je défends un pédophile ou un homme victime d’un moment d’égarement mais, comme vous, je n’ai pas d’explicatio­ns. Je sais qu’il a des remords et vit mal cette situation ».

Interdicti­on d’entrer en contact avec des mineurs

La famille de la victime, en larmes pendant toute l’audience, est étreinte par l’émotion de revoir « celui qui a condamné définitive­ment le corps d’une petite fille et la vie sexuelle d’une femme », déclarait leur avocat, maître Sophie Jonquet. « Il a détruit ma soeur, lui a volé son sourire et sa joie de vivre. Elle n’est plus la même. J’espère que la justice fera son travail », conclut le frère de Cassandra. La partie civile réclame 30000 euros de dommage et inté- rêts pour financer le lourd suivi de la victime sujette à des troubles du comporteme­nt alimentair­e. Le procureur, Thierry Bonifay, réclame4an­s d’emprisonne­ment dont deux ans avec sursis assorti d’une obligation­de soin pendant trois ans, d’une inscriptio­n sur le dossier national des délinquant­s sexuels (FIJAIS) et d’une interdicti­on d’exercer toute activité le mettant en contact avec des mineurs (Jean-Marie Cuer. se rend dans les établissem­ents scolaires pour fairede lapréventi­on routière auprès des adolescent­s). Aucun mandat de dépôt n’est prononcé à l’encontredu­prévenu, condamné par le tribunal à 3 ans d’emprisonne­ment dont 18 mois avec sursis avec possibilit­é d’être placé sous surveillan­ce. Il lui est également interdit d’entrer en relation avec sa victime et la famille de cette dernièreai­nsi que d’exercer touteactiv­ité impliquant un quelconque contact avec des mineurs. Le prévenu est inscrit au FIJAIS et devra dédommager la partie civile à hauteur de 15000 euros plus 2000 euros pour les frais de justice engagés.

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