Quel avenir pour Faivre ?
APRÈS SA VICTOIRE DIMANCHE AU GÉANT DE VAL D’ISÈRE
Il y a des victoires attendues bien plus que d’autres, surtout dans des sports individuels. Le skieur Mathieu Faivre a ainsi connu un moment de joie intense, dimanche sur les coups de 14h. Le Niçois a remporté son premier succès en Coupe du monde, en s’arrogeant le géant de Val d’Isère. Si gagner et une barrière aux contours demontagne infranchissable pour beaucoup, elle ne l’est plus pour leNiçois de 24 ans. Ce baptême est d’autant plusbeau que trois compatriotes sont venus l’accompagner dans le Top5de ce deuxième géant de la saison. Derrière l’Autrichien Hirscher 2e, Pinturault 3e, Fanara 4e et Muffat Jeandet 5e ont complété le dimanche historique du clan tricolore, qui attendait pareille performancedepuis 1967. Après ses deux premiers podiums la saison dernière, à Naeba (au Japon le 13 février) et à SaintMoritz (en Suisse le 19 mars), Val d’Isère n’est qu’une étape dans la carrière de Faivre. C’est en tout cas le souhait du Maralpin. Lui qui espère ne pas avoir vécu en Savoie le « point d’orguede sa carrière » .
Résister à la pression
Pour ses proches, Mathieuaencore de beaux jours devant lui. Son père, Jean-Marc, en est persuadé. « Il est heureux mais pas plus que d’habitude. Il sait qu’ilaencore du travail. Il garde la tête froide et il ne veut pas relâcher la pression. » Dans la forme de sa vie, l’Azuréen, licencié à Isola, sait qu’il sera davantage épié par la concurrence. Face à cette pression supplémentaire, Joël Migliore, le président du comité départemental de ski de la Côte d’Azur, chasse une quelconque inquiétude. « Mathieu a quelque chose qui n’est pas donné à tous les sportifs. Il sait se remettre en question, analyser ses performances. Jeme souviens de lui quand il était jeune. S’il n’avait pas été bon, il vous disait qu’il avait fait une course demerde. Quand il était dans les 15 meilleurs mondiaux, il ne s’en contentait pas. Il voulait être dans le Top7. Il ne s’est pas non plus contenté de ses deux podiums de la
saison passée. Avec son niveau technique, son ski relâché et cet état d’esprit, Mathieu a tout ce qu’il faut pour durer. Il sera attentif aux bons gestes pour y parvenir. Il ne laisse rien au hasard. Je lui ai toujours dit qu’un jour il serait champion olympique. C’est tout ce que je lui souhaite. »
Focalisé sur le géant ?
L’homogénéité du groupe France, qui n’est autre que la meilleure nation au monde actuellement en géant, ne sera pas non plus un obstacleàson épanouissementd’après Luc Morisset, le président du club d’Isola 2000, qui a vu débuter le champion à 8 ans. « Il est au top niveau de sa discipline et il aime cette émulation de groupe. » Sa progression passera également sans doute par un choix difficile. Continuer à se consacrer uniquement au géant ou élargir sonchamp de vision, pour devenir un skieur toujours plus complet. « Sa force est d’avoir su se focaliser sur une seule discipline », avance Joël Migliore. « Il veut encore gagner des points en Coupedumonde. Pour le moment, il vise surtout de nouveaux podiums en géant mais pourquoi pas voir ailleursensuite », avancedesoncôté LucMorisset. Le choix de l’Isolien pourrait être influencé par ses résultats lors des prochains Mondiaux. Surtout qu’untitreplanétaire en février prochain sur une poudreuse de Saint-Moritz qu’il affectionne, n’a plus rien d’une utopie. Même si ses proches assurent que leur poulain ne se projette pas encore sur 2017.