Un métier très précaire
On comprend que nos députés et nos sénateurs aient refusé de voter la loi travail. Car aucun article de ce texte controversé ne semblait se préoccuper de la précarité du métier de politicien ne comportant, chez nous, qu’un CDI de cinq ans au maximum et multipliant les ruptures de contrat sous des prétextes aussi minces qu’une candidature à des primaires ou des sondages en baisse. Le politicien doit périodiquement démissionner soit parce que les électeurs l’ont désavoué, soit parce que croyant bénéficier de leur confiance, il ambitionne de prendre du galon. Le tout étant soumis à l’agrément d’un Prince répudié très rapidement, lui aussi. On a constaté le phénomène au Royaume-Uni en juillet, dimanche dernier en Italie, et hier chez nous où le premier ministre a jugé préférable de s’en aller battre la campagne plutôt que de ramener la paix dans les villes. D’où un chômage d’autant plus inquiétant que la plupart des politiciens n’ont jamais exercé d’autre activité que celle consistant à étreindre des enfants enrhumés et, lorsqu’ils visitent les maisons de retraite, à ramasser les châles que les vieilles dames ont laissé tomber. Si l’on conserve l’ENA, il conviendrait donc de substituer à l’enseignement du droit constitutionnel et de la géographie politique, les cours de marionnettes et de prestidigitation permettant de continuer à amuser
le tapis entre deux scrutins.