Sondage BVA: Le Pen fait front face à Fillon
La candidate FN et le gagnant de la primaire de la droite et du centre font jeu égal dans les intentions de vote. Ils profiteraient d’une « tripolarisation » de la gauche qui ne se qualifierait pas au second tour
Des cartes totalement rebattues pour un jeu de projections soumis à des Français de plus en plus « rebelles » face aux enquêtes d’opinion… Pour les sondeurs, en ce moment, commedit la publicité, « c’est plus pas facile que c’est compliqué » . L’arrivéede François Fillon (LR) et le « départ » annoncé de François Hollande ont en effet recomposé l’échiquier de cette présidentielle. Et entre François Bayrou (MoDem) sortant son joker à chaque question sur une éventuelle candidature, Emmanuel Macron en M. Chamboule-Tout avec son refus de participer à laprimairede la gauche, ou encore le coup de poker de Jean-Luc Mélenchon et « La France insoumise », autant dire que l’affaire relève du cassetête. Sans compter une énième inconnue dans cette équation: qui de Manuel Valls ou Arnaud Montebourg, favoris – pour l’heure – de cette primaire, en sortira vain- queur? Du coup, trois hypothèses ont été testées dans ce sondage POP 2017 BVA-Salesforce pour la presse régionale et Orange avec Valls, avecMontebourg, avec Valls sans Macron ni Bayrou. Reste que dans tous ces cas de figure, les qualifiés du premier tour se nomment, sans surprise– pour le moment – François Fillon (entre 23 et 29 %) et Marine Le Pen (24 à 26 %). En léger recul par rapport aux enquêtes précédentes, la candidate du Front national résiste ainsi à la « vague » Fillon. Au second tour, cedernier l’emporterait à 67 % contre 33 % pour Marine Le Pen (à noter que 33 % des sondés n’ont pas exprimé d’intention de vote).
Logique dispersion des voix à gauche
C’est ensuiteque ça se complique (vraiment), avec une « tripolarisation de la gauche », comme la qualifie BVA, qui entraîne de fait, mathématiquement, une importante dispersion des voix. Et façon puzzle, même. Dans l’éventualité où Valls remporterait la primaire, il recueillerait 13 % des suffrages (21 % sans Macron et Bayrou!), faisant jeu égal avec Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Pour Arnaud Montebourg, en revanche, nul redressement productif en vue: il n’obtiendrait que 6,5 % des voix, et renforcerait la position de troisième homme d’un Emmanuel Macron « EnMarche! » avant, à19%, juste devant Jean-Luc Mélenchon, à 17 %. Bayrou, lui, oscille de 6 (option Valls) à 8 %(option Montebourg) des intentions de votes. Intentions qui, comme on le sait bien désormais, ne font pas forcément actions… 1. RéaliséparInternetdu2au4décembre. Échantillon de 934 personnes inscrites sur les listes électorales, issuesd’unéchantillonreprésentatifde1000Français âgés de 18 ans et plus.