Une sitcom poussive
La crise de régime dont souffre la France avant qu’elle bénéficie de l’alternance qui devrait la sauver, a au moins le mérite d’offrir à France Télévisions les économies dont elle a besoin. Sous la forme de programmes qui ne valent rien mais qui ne coûtent pas cher. À savoir, un exécutif assurant en plus des journaux de h et de force magazines, une sitcom intitulée « Ne nous retenez pas ou nous faisons un malheur ». Interprétée dans un décor amorti depuis longtemps par un vieux comédien corrézien spécialiste du monologue pas drôle, la série a commencé par une déclaration de Valls menaçant de se présenter sans que Hollande n’ait rien décidé. Elle s’est poursuivie par un déjeuner en tête à tête à l’issue duquel Valls a renoncé à sa grande ambition pendant quelques heures. Puis, comme si le chaud-froid de volaille avait porté conseil, Hollande a mis fin au suspense. Valls n’a pas attendu pour lancer sa candidature à la candidature. Sauf que là où tous les autres n’avaient tenu le crachoir qu’une minute et demie, il a monopolisé l’antenne pendant vingtsept minutes bien tassées. Pour le remplacer, on a choisi tout naturellement le ministre le plus familier des caméras. Ne disposant que d’un CDD de jours, il sera chargé d’expédier des affaires courantes dont il y a tout lieu de craindre qu’elles ne se laissent
plus rattraper.