Monaco-Matin

Bonne voie?

La SNCF met en place de nouveaux horaires et des convois à deux étages, désormais tous livrés. Interview de Philippe Serre, directeur délégué Côte d’Azur de SNCF Mobilités

- PROPOS RECUEILLIS PAR GRÉGORY LECLERC

Généralisa­tion des rames à deux étages, horaires revus afin d’augmenter la fréquencea­ux heures de pointe : lesmesures que la SNCF met en placeàpart­ir de dimanche seront-elles suffisante­s pour répondre aux critiques ?

Rencontre avec Philippe Serre, directeur délégué Côte d’Azur pour SNCF-Mobilités. De nouveaux horaires seront mis en place dès dimanche, avec une fréquence accrue et plus de capacité des trains. L’occasion d’interroger Philippe Serre sur les relations avec la Région, qui durcit le ton (lire par ailleurs). Elle a, par la voix de son président, engagé le bras de fer en rompant les négociatio­ns et en accélérant le processus d’ouverture à la concurrenc­e dès 2019. « Et même avant si l’Etat le permet », avait précisé Christian Estrosi. Mais du côté de la SNCF, le sujet est touchy... et la réponse prudente.

Quelles sont les nouveautés de ces horaires mis en place dimanche? Dans toutes les grandes gares du littoral il y aura quatre trains par heure en heure de pointe, dans chaque sens, dans  % de nos gares. Nous allons par exemple doubler le nombre à Cannes La Bocca, en passant de  à  trains par jour dès dimanche. Il y en auramoins qu’avant pour d’autres plus petites, comme à Golfe-Juan.

Vous augmentez également la capacité... Oui, le deuxième axe, c’est le nombre de places offertes. À partir de dimanche, nous verrons disparaîtr­e nos rames anciennes du type « RRR », tractées par une locomotive. Sur le littoral, nous aurons uniquement des TER à deux niveaux, les Regio N, mais aussi les TER à deux niveaux aujourd’hui existants.

Comment établissez-vous ces nouveaux horaires? Seuls dans une tour d’ivoire, ou consultezv­ous également les passagers? Nous avons des responsabl­es de ligne qui sont en contact avec nos clients tout au long de l’année via des blogs. Nous avons des relations avec les entreprise­s, les associatio­ns de consommate­urs. Ces remontées permettent d’affiner les plans de transport d’une année sur l’autre.

Ces plans sont remontés, mais le décideur c’est le conseil régional. C’est lui qui décide de ce que sera la trame de circulatio­n et le plan de transport.

Vous dites que vous consultez des associatio­ns de consommate­urs. Les Naufragés du TER par exemple? Nous faisons des réunions d’associatio­ns d’usagers. Lorsque les Naufragés du TER viennent dans ces réunions, ce qui n’est pas toujours le cas, nous les écoutons. Quid de la sécurité et des portiques de sécurité? La sûreté s’appuie sur des dispositif­s vidéo dans les gares et les rames. C’est le cas notamment dans la quasitotal­ité des trains de la Côte d’Azur. Nous nous appuyons aussi, pour sécuriser nos   voyageurs quotidiens, sur nos équipes de la surveillan­ce générale et sur des partenaria­ts avec les forces de l’ordre. Les portiques de sécurité ont été une expériment­ation du Conseil régional. Nous n’en sommes pas les maîtres d’oeuvre.

Des agressions ont eu lieu sur la ligne Cannes- Grasse. Peut- on monter en toute sécurité dans un TER sur la Côte d’Azur? Il n’y a pas de délinquanc­e des transports, il y a une délinquanc­e de la vie qui, quelques fois, emprunte les transports.

Lesmesures prises depuis les incidents sont- elles suffisante­s, notamment sur Cannes-Grasse? Les mesures prises sont adaptées aux événements, aux menaces, aux analyses que nous avons, partagées avec les forces de l’ordre.

Donc elles sont suffisante­s? Au même titre que le maire d’une ville qui vous dirait que ce qu’il fait est suffisant.

Le risque terroriste? Il est pris en charge par les services de l’État, nous sommes en partenaria­t avec eux.

Christian Estrosi a engagé le bras de fer avec la SNCF, et rompu les négociatio­ns pour la négociatio­n de la convention. Comment voyez-vous désormais les relations avec la Région? Le conseil régional est un partenaire exigeant. Il se doit de l’être, et nous nous devons de répondre à ce niveau d’exigence. Nous travaillon­s sur des plans d’action, nous sommes totalement disponible­s pour travailler avec l’autorité organisatr­ice.

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(Photo Franck Fernandes) Philippe Serre, directeur délégué Côte d’Azur de SNCF Mobilités.

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